AstraZeneca : les questions se mutliplient autour des possibles effets secondaires
Des pays ont suspendu son administration. La Belgique réfléchit à la question.
Publié le 05-04-2021 à 18h38 - Mis à jour le 05-04-2021 à 19h09
:focal(1814.5x1218:1824.5x1208)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5OMXLLKFAFARHJNY5SIIQCBUPU.jpg)
Les suspicions montent sur de possibles effets secondaires graves, mais rares, après l’observation chez des personnes vaccinées avec AstraZeneca de cas de thromboses atypiques.
Selon les chiffres que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a dévoilés mercredi, on recense à ce stade 62 cas de thromboses veineuses cérébrales dans le monde, dont 44 dans les 30 pays de l’Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) pour 9,2 millions de doses de vaccin administrées. Quatorze décès ont été enregistrés, sans pouvoir toujours être imputables de façon sûre à ces thromboses atypiques.
Plus de 9,2 millions de doses AstraZeneca injectées dans l’Espace économique européen..
"Aucun lien de causalité n’est prouvé, mais il est possible et des analyses supplémentaires sont en cours", a assuré mercredi l’Agence européenne des médicaments, qui se réunira à nouveau sur le dossier cette semaine, de mardi à vendredi.
Pour Paul Hunter, spécialiste en microbiologie médicale de l’université d’East Anglia interrogé par l’AFP, "les éléments de preuves penchent plutôt dans le sens que le vaccin Oxford-AstraZeneca soit bien la cause".
Mais comme pour tout médicament, connaître le risque ne suffit pas : il faut le comparer avec les avantages apportés par le produit.
"Les bénéfices du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, qui entraîne des hospitalisations et des morts, l’emportent sur les risques d’effets secondaires", a insisté l’EMA.
Par précaution, plusieurs pays ont décidé de ne plus administrer ce vaccin en-dessous d’un certain âge, comme la France, l’Allemagne et le Canada. La Norvège et le Danemark ont carrément suspendu son utilisation pour l’instant.
La Belgique dans l’expectative
En Belgique, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) et la taskforce Vaccination vont se concerter. "Les ministres de la Santé publique examinent les différents scénarios possibles avec le Conseil supérieur de la Santé et la taskforce Vaccination", a indiqué le CSS.
Les développements internationaux sont suivis de près et une mise à jour de l’avis sur ce vaccin devrait être communiquée cette semaine.
Cela n’entraînera pas forcément un revirement de position de la Belgique, mais, à la lumière du rapport du comité de sécurité de l’EMA notamment, une décision "mieux fondée" pourra être prise.