Le jour où le lobby pétrolier s’est piégé tout seul

Un récent arrêt du tribunal de l’UE a donné raison à l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) contre le lobby du pétrole et ExxonMobil. Au cœur de l’affaire, le phénanthrène, une substance que l’Echa estime “très préoccupante”.

Clément Boileau
Le géant pétrolier ExxonMobil s’est joint à la Concawe pour attaquer la décision de l’Echa.
Le géant pétrolier ExxonMobil s’est joint à la Concawe pour attaquer la décision de l’Echa. ©AP

C’est un arrêt en forme de pique - pourtant passé inaperçu - qu’a rendu, le 9 juin dernier, le tribunal de l’Union européenne. Celui-ci donne raison à l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) et à la France, opposés au géant pétrolier ExxonMobil et à l’association des raffineurs pétroliers européens (Concawe), lesquels contestaient depuis 2019 la dangerosité du phénanthrène - un résidu de combustion d’hydrocarbures. Une substance identifiée, fin 2018, comme "très préoccupante" par l’Echa, au terme d’un long processus confrontant de nombreuses évaluations scientifiques. Des études qui, jusque-là, avaient permis à l’agence de conclure que le phénanthrène, utilisé pour faire des plastiques ou des pesticides, et qui se retrouve dans des produits finis, est toxique, très bioaccumulable et très persistant, notamment dans l’eau et les sols.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...