"La guerre a changé" : de nouvelles données sur le variant Delta poussent les scientifiques américains à modifier leur stratégie

V.d.T.
"La guerre a changé" : de nouvelles données sur le variant Delta poussent les scientifiques américains à modifier leur stratégie
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Le variant Delta semble causer des maladies plus graves que les variants précédents et se propager aussi facilement que la varicelle, selon un document interne des autorités sanitaires américaines (Centers for Disease Control, CDC) qui affirme que les responsables doivent "reconnaître que la guerre a changé". Selon les nouvelles données, ce variant est si contagieux qu'il agit presque comme "un nouveau virus", passant d'une cible à l'autre plus rapidement qu'Ebola ou le rhume.

Eric Feigl-Ding, célèbre épidémiologiste américain a immédiatement réagi à la publication de ce nouveau rapport. "La guerre a changé" est très similaire au langage de la "Pandémie 2.0" dont je mets en garde depuis des mois et des mois concernant le variant Delta. Il ne s'agit plus de notre vieille et lente souche Wuhan 1.0", a-t-il déclaré sur Twitter.

Les scientifiques du CDC ont été tellement alarmés par ces nouvelles recherches que l'agence a modifié, en début de semaine, les conseils donnés aux personnes vaccinées avant même de rendre publiques les nouvelles données. Ceux-ci ont à nouveau recommandé le masque pour les personnes vaccinées dans les zones à risque, alors que celui-ci n'était plus recommandé depuis la mi-mai. "Compte tenu de la transmissibilité plus élevée et de la couverture vaccinale actuelle, le masque universel (Ndlr : soit le port du masque tant par les vaccinés que par les non vaccinés) est essentiel pour réduire la transmission du variant Delta", expliquent les autorités.

Communication sur les vaccins

Ce document interne, obtenu par le Washington Post, révèle également que les autorités sanitaires se veulent le plus transparentes possibles concernant ces nouvelles données et changent de stratégie de communication.

"Le public est convaincu que les vaccins ne fonctionnent plus", peut-on lire sur l'une des premières pages du rapport, alors que plusieurs contaminations ont été déclarées chez des personnes vaccinées. Selon les autorités, il faut que la population sache que les vaccins ne sont pas des "produits miracles" empêchant toute contamination ou transmission du virus mais qu'ils ont une "efficacité avérée pour prévenir les maladies graves et les décès". De plus, la probabilité d'infection est bien plus faible chez les personnes vaccinées par rapport à celles qui ne le sont pas.

En outre, le document comprend des données du CDC provenant d'études montrant que les vaccins ne sont pas aussi efficaces chez les patients immunodéprimés et les résidents de maisons de repos, ce qui soulève la possibilité que certaines personnes à risque aient besoin d'une dose supplémentaire de vaccin.

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