Basée sur la nutrition et la prise en charge hormonale, la médecine fonctionnelle est avant tout préventive
Vitalité, immunité, anti-âge, anti-kilos : fameux programme que celui de “Pleine santé”, un guide de médecine fonctionnelle et nutritionnelle (Ed. Résurgence, 35 €), co-signé par le Dr Stéphane Résimont, docteur en médecine (ULB) spécialisé en ORL/chirurgie cervico faciale, et Alain Andreu, auteur du livre “Le Régime anti-âge, Inversez l’horloge biologique !”. Dans ce guide, qui s’adresse tant au grand public qu’aux médecins et thérapeutes, les auteurs décrivent les bases de la nutrition et de la prise en charge hormonale pour différentes pathologies.
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Publié le 11-09-2021 à 15h08
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Vitalité, immunité, anti-âge, anti-kilos : fameux programme que celui de “Pleine santé”, un guide de médecine fonctionnelle et nutritionnelle (Ed. Résurgence, 35 €), co-signé par le Dr Stéphane Résimont, docteur en médecine (ULB) spécialisé en ORL/chirurgie cervico faciale, et Alain Andreu, auteur du livre “Le Régime anti-âge, Inversez l’horloge biologique !”. Dans ce guide, qui s’adresse tant au grand public qu’aux médecins et thérapeutes, les auteurs décrivent les bases de la nutrition et de la prise en charge hormonale pour différentes pathologies.
Egalement détenteur d’un diplôme d’acupuncture (Paris), de formations en chirurgie esthétique, en nutrition et micro-nutrition, en hormonologie-hormonothérapie, le Dr Résimont, qui se félicite d’avoir “un esprit grand ouvert”, ne fait pas l’unanimité. Ses prises de position vis-à-vis du vaccin et son refus de se faire vacciner contre le Covid lui ont d’ailleurs tout dernièrement valu de ne plus collaborer en tant chirurgien ORL au sein des hôpitaux Iris Sud où il exerçait jusqu’ici. Réduisant de ce fait son activité professionnelle en cabinet privé où il prône notamment les bienfaits de la médecine fonctionnelle et nutritionnelle à laquelle il adhère pleinement.
Pour lui, l'alimentation est la base de tout. "La voiture, même combat, écrit-il dans son livre. Nous voulons tous éviter la panne. On veillera donc d'abord et sans se tromper à y mettre le carburant qu'il faut, de l'essence ou du diesel. Pour un être humain, c'est pareil. S'il veut bien fonctionner, il faut d'abord lui donner une nutrition adaptée. Or, l'alimentation moderne est catastrophique. […] Une consultation de départ en médecine fonctionnelle consiste en toute première intention à apprendre à manger sainement, en respectant le cahier des charges de notre métabolisme, soit un mode alimentaire qui se rapproche du paléo, avec des aliments de base comme de la viande, du poisson, des œufs, des légumes, des légumineuses, des aliments non transformés, sélectionnés "vivants" et préparés en respectant les principes de cuisson douce, ceci dès le repas du matin".
Mais la nutrition n'est évidemment pas tout. "Quelques années de pratique en nutrithérapie me firent réaliser que la prise en charge nutritionnelle avait ses limites : l'état hormonal du patient comptait tout autant", explique le Dr Stéphane Résimont. S'il fallait définir la médecine fonctionnelle, ce serait, selon lui, "l'art de rassembler les pièces du puzzle, chacune d'entre elle étant intimement interconnectée avec les autres : impossible par exemple d'être efficace lors d'un traitement hormonal si l'intestin est malade".

Après un parcours assez classique, qu’est-ce qui vous amené à vous tourner vers la médecine fonctionnelle ?
Ce sont les échecs que je rencontrais avec mes patients pour certaines pathologies. Cela m’a amené à me poser des questions. Pourquoi ce patient dépressif ne réagit-il pas à la médication mise en place ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à faire maigrir ce patient obèse ? J’ai donc cherché d’autres solutions dans le spectre de la médecine pour essayer de les aider.
Comment peut-on définir la médecine fonctionnelle ? Quels sont ses fondements, ses principes, sa philosophie, son approche ?
La médecine fonctionnelle, pour moi, c’est la médecine d’avant le cours de pharmacologie qui, s’il est capital pour disposer d’un panel suffisant de possibilités afin de guérir son patient, nous amène une vue réductionniste. Pendant ces études, on nous apprend d’abord la physiopathologie et l’hormonologie. Pourquoi un patient fait-il de l’hypertension ? Pourquoi un autre grossit-il ? Ou fait-il un cancer ? Les cours de pharmacologie n’interviennent qu’en avant-dernière année de médecine. On sait, par exemple, qu’un manque de magnésium donne des spasmes musculaires, mais aussi de l’hypertension, de la constipation. Le rythme cardiaque est, lui, très sensible au taux de potassium et de magnésium. Je ne suis pas contre les médicaments, mais je pense qu’il vaut mieux d’abord essayer de prendre le problème à sa base. Avec un apport en magnésium, on peut parfois régler des problèmes de constipation, de crampes musculaires, de tension, de troubles du sommeil… En médecine fonctionnelle, on essaie de trouver ce qui est à l’origine des plaintes du patient. C’est aussi une médecine holistique où le patient est pris en charge dans sa globalité.
Quelle est la place de la médecine fonctionnelle par rapport à la médecine conventionnelle, classique, traditionnelle ?
Je dirais que la médecine fonctionnelle devrait normalement avoir la première place. La médecine est un énorme puzzle, qui comporte entre autres l’homéopathie, l’acupuncture, la micro-nutrition, l’allopathie, diverses techniques de type hypnose… Au plus on connaît de pièces du puzzle, au plus on pourra aider des patients sans nécessairement passer par la case médicaments. Nombreux d’entre eux sont polymédiqués et même surmédiqués. Sans que l’on ait cherché à résoudre la cause du problème, ils prennent des somnifères, des antidépresseurs, des antihypertenseurs, des antidiabétiques, des antiacides, des spasmolytiques… avec de multiples effets secondaires. C’est une médecine pousse-bouton qui prescrit un médicament à chaque pathologie.
Un exemple concret pour illustrer ce problème ?
Prenons celui d’un patient qui ne dort pas bien, qui ne rêve pas, qui a un sommeil superficiel, la médecine pousse-bouton va lui donner un somnifère. Or, il faut savoir que la mélatonine – le neurotransmetteur qui fait que l’on enclenche le sommeil et que l’on a un sommeil profond, que l’on rêve et que l’on récupère – vient d’une molécule qui s’appelle la sérotonine, qui elle-même vient du tryptophane, un acide aminé essentiel pour l’organisme qui est également un constituant des protéines. Mais il est capté le matin/midi à 90 %. Donc, si le patient mange le matin une couque au chocolat, un bol d’avoine ou des céréales sucrées, il ne va forcément pas bien dormir puisqu’il n’aura pas la protéine fournissant a son cerveau le tryptophane, qui va devenir la sérotonine et ensuite mélatonine. Et donc, ajouter un morceau de poisson, des œufs au petit-déjeuner améliorera son humeur et son sommeil. C’est ça, la médecine fonctionnelle : chercher pourquoi un patient dysfonctionne. La médecine fonctionnelle est à la fois préventive et curative.
Quelles sont les limites de la médecine fonctionnelle ?
Comme dans tout, il y a bien sûr des limites. J’ai travaillé dans la cancérologie à l’Institut Bordet et j’ai fait de l’acupuncture à Paris : c’était le grand écart. Je ne vais pas traiter un cancer par l’acupuncture. Si un patient a une plaie ouverte, on fait une suture. Chaque technique, chaque approche a sa place en médecine.
Comment la médecine fonctionnelle est-elle perçue par le corps médical en général ?
Personnellement, j’ai énormément de patients qui sont médecins, des anesthésistes, des pédiatres, des chirurgiens, des urologues… Ainsi que du personnel médical, des infirmières, des kinés… D’autres me détestent. On ne peut jamais faire à 100 % l’unanimité.
A l’heure de la rentrée, quels sont les cinq conseils que vous donneriez pour repartir d’un bon pied ?
La première chose : il est capital de prendre une protéine au repas du matin, que ce soit sous forme de saumon, de poulet, d’œuf, protéines végétales… Ensuite, un complément de magnésium matin et soir. Une personne stressée et/ou qui fait du sport a 100 % de chance d’être carencé en magnésium. Après, 5 000 à 10 000 unités de vitamine D et du zinc. Enfin, tous les jours une demi-heure d’activité physique (marche rapide, vélo…). Ce sont là cinq choses basiques.
Et quelles sont les cinq mauvaises habitudes à abandonner ou erreurs à éviter ?
Manger du gluten. 100 % de la population mondiale a une sensibilité au gluten, qui entraîne une perturbation de la flore intestinale, entraînant la prolifération de levures ou/et de mauvaises bactéries : crampes, ballonnements, diarrhées, constipation, selles défaites, reflux en sont les symptômes les plus fréquents. On se sent mal, fatigué, prise de poids. Puis, il faut éviter les laitages, ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut pas manger de temps en temps un morceau de fromage. N’oublions pas que c’est le calcium des légumes, légumineuses qui fait de l’os, pas celui du lait de vache. Ensuite, il faut éviter de manger trop d’aliments transformés. De même, et surtout pour les personnes sédentaires, il faut éviter de manger trop de sucre parce qu’il va se transformer en gras en quelques heures. Pour brûler un sandwich, il faut faire un marathon. Enfin, ne surtout pas se poly médiquer, prendre un médicament sans réfléchir pour n’importe quel bobo : l’exemple du paracétamol qui est une des premières causes de greffe de foie et de la chute du glutathion : anti oxydant qui est au premier plan des défenses anti virales. Et que beaucoup prescrivent ou prennent spontanément pour le moindre rhume, pharyngite, bobo anodin.