Enfants nés prématurés: comment la crise sanitaire aurait eu un impact positif
Célébrée le 17 novembre, la Journée mondiale de la prématurité vise à "éveiller les consciences à propos des bébés prématurés dans le monde".
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/1ceeccb3-2097-46f3-8d46-df0c56746447.png)
Publié le 17-11-2021 à 12h53
D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), quelque 15 millions de nourrissons naissent chaque année avant terme, soit avant 37 semaines révolues de gestation. Ce qui représente plus d’une naissance sur dix.
Cette notion de prématurité recouvre trois sous-catégories : la prématurité extrême (moins de 28 semaines) ; la grande prématurité (entre la 28e et la 32e semaine) ; la prématurité moyenne, voire tardive (entre la 32e et la 37e semaine).
La plupart de ces naissances prématurées ont lieu en Afrique et en Asie du Sud. Sur 184 pays, le taux des naissances prématurées varie entre 5 % et 18 % des bébés nés. Dans les pays à faible revenu, environ 12 % des bébés naissent prématurément, contre 9 % dans les pays à revenu élevé. Avec un taux de 12 %, les États-Unis figurent, devant le Bangladesh, à la sixième place parmi les dix pays présentant le plus grand nombre de naissances prématurées après l’Inde, la Chine, le Nigeria, le Pakistan et l’Indonésie.
À l'origine de près d'un million de décès par an en 2015, les complications des naissances prématurées sont la cause principale de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, selon l'OMS qui estime que "les trois quarts pourraient être évités grâce à des interventions courantes, à la fois efficaces et peu onéreuses, même sans recourir aux soins intensifs".
À l’échelle mondiale, la prématurité est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
Si, d’après l’OMS, dans presque tous les pays disposant de données fiables, les taux de naissances prématurées sont en hausse, depuis le Covid, il semble au contraire qu’en Belgique notamment, les chiffres sont à la baisse. D’après une étude de l’agence intermutualiste, en effet, entre mi-mars et fin août 2020, le nombre de bébés nés prématurément avait baissé de 30 %, 70 %, voire 80 %, carrément, selon les semaines étudiées. Cette chute du nombre de prématurés, essentiellement "légers", a été observée dans les maternités de plusieurs pays européens.
Stress et fin de grossesse
Le contexte de la crise sanitaire aurait ainsi eu une influence positive à ce niveau. Comme éléments d’explication, le corps médical avance le ralentissement de la vie professionnelle et sociale du couple liée au confinement. En conséquence, les mères auraient en quelque sorte été mises au repos forcé plus vite que d’habitude, avec un impact clairement positif sur la fin de la grossesse. Un moindre stress aurait ainsi vraisemblablement contribué à ce que les femmes mènent davantage leur grossesse à terme.
Si l’hypothèse se confirme, cela donne à réfléchir sérieusement sur l’adéquation entre les modes de vie actuels et les chances de mener une grossesse à terme. Des études scientifiques ont d’ailleurs déjà démontré un lien entre la prématurité et le taux de cortisol, qui est précisément l’hormone du stress.