Non, les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas reconnus comme "hautement toxiques" par les autorités japonaises
Le ministère de la Santé japonais a récemment classé les myocardites et péricardites comme effets secondaires graves possibles des vaccins ARN contre le coronavirus. Bien que très rare, le lien entre les vaccins ARN et ces maladies est connu et documenté.
Publié le 16-12-2021 à 13h15 - Mis à jour le 22-12-2021 à 10h53
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Des extraits d'émissions télévisées japonaises ont été massivement partagés sur les réseaux sociaux, ces derniers jours, avec des légendes affirmant que le gouvernement japonais établissait un lien clair entre des risques d'inflammation du muscle ou de la membrane du coeur (myocardite et péricardite) et les vaccins à ARN messager contre le coronavirus (Pfizer et Moderna). Certains internautes affirment notamment dans des publications partagées plus d'un millier de fois et reprises par certaines personnalités politiques, que le vaccin est "officiellement reconnu comme hautement toxique".
Des déclarations du ministère de la Santé japonais
Le vendredi 3 décembre, le ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être du Japon a effectivement publié un rapport sur les "effets secondaires graves possibles" des vaccins Moderna et Pfizer. Entre le 17 février (date du début de la campagne de vaccination) et le 14 novembre 2021, 281 cas de péricardites ou de myocardite ont été signalés suite à la l'inoculation du Pfizer, soit 1,7 par million de doses. Pour Moderna, ce chiffre s'élève à 195 cas, soit 6,1 cas pour 1 million de doses.
Un risque réel mais rare
"Des cas de myocardite et de péricardite ont été signalés à la suite d'une vaccination par ARN messager, bien que cela soit très rare" peut-on lire sur le site du ministère de la Santé japonais. "Même si la maladie est souvent bénigne et qu'il existe un risque de myocardite et de péricardite, les avantages de la vaccination sont considérés comme plus importants".
Ces vaccins sont toujours disponibles au Japon, car “aucun problème sérieux susceptible d'affecter le régime de vaccination n'a été identifié” peut-on lire dans le rapport publié par la ministère de la Santé le 3 décembre. Ce dernier mentionne par ailleurs qu’il “a été décidé de continuer à suivre de près les rapports et de fournir les dernières informations et mises en garde” tout en invitant “les institutions médicales à signaler et collecter les cas d'effets indésirables suspectés pouvant survenir après la vaccination”.
Des effets secondaires indiqués sur les notices des vaccins
Contrairement à ce que laissent penser les internautes, le fait de reconnaître le lien entre les vaccins ARN et les myocardites et péricardites n'a rien d'inédit. Classer ces vaccins comme “hautement toxiques" par les autorités japonaises n’est pas prévu à l’heure actuelle, mais les auteurs de ce rapport proposent de mentionner sur leur notice la myocardite et péricardite parmi les “effets secondaires graves possibles”.
Ces mesures de prudence, désormais en vigueur au Japon, existent aussi en Europe. En Belgique, la notice d'utilisation des vaccins Pfizer et Moderna contre le Covid-19 mentionne également les myocardites et péricardites comme étant des "effets indésirables éventuels", de "fréquence indéterminée".
Bien que le risque de myocardites et de péricardites lié aux vaccins ARNs n'aient rien de secret, la probabilité de développer ces inflammations est bien plus importante suite à une infection au coronavirus qu'à sa vaccination.

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