Exposition aux champs électromagnétiques et problèmes de santé : y a-t-il un lien?
L’Institut scientifique de service public (ISSeP) vient de livrer les résultats de son étude réalisée, en partenariat avec Sciensano, auprès de volontaires électrohypersensibles
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- Publié le 24-11-2022 à 20h06
Migraines, fatigue, acouphènes, rougeurs cutanées, troubles de la concentration, difficultés de mémorisation… ce sont là quelques-uns des symptômes rapportés par des personnes se qualifiant d’électro (hyper) sensibles et attribuant ces problèmes de santé aux champs électromagnétiques (CEM). Les ondes jugées responsables de leurs maux vont des champs statiques jusqu’à la fin de la gamme des radiofréquences (champs générés par les installations électriques, la téléphonie mobile – GSM et antennes-relais), le Wi-Fi, etc.).
S’il est un sujet hyper sensible, l’électro (hyper) sensibilité (EHS) est aussi un sujet hyper controversé, ou disons qu’il divise celles et ceux qui sont convaincus en toute bonne foi du lien existant entre exposition et perception ou présence de symptômes, et les sceptiques, pour ne pas dire celles et ceux qui rejettent cette association faute de preuves scientifiques.
Une étude lancée en Belgique
Sans avoir à ce jour pu trouver un consensus, des études ont tenté de trancher. C’est ainsi qu’en décembre 2020, l’Institut scientifique de service public (ISSeP) a lancé, en partenariat avec Sciensano, un appel à volontaires pour participer à une étude visant à améliorer les connaissances sur les liens possibles entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes de l’électrosensibilité. “L’un des aspects innovants de cette étude a été l’utilisation d’un protocole de test co-créé avec des personnes se déclarant hypersensibles aux champs électromagnétiques”, explique l’ISSeP, qui vient de livrer les résultats de ce projet, auquel 102 volontaires ont participé (partiellement ou totalement) dans un laboratoire spécialement dédié.

Comment s’est déroulée l’expérience ? Pour évaluer le rôle des CEM dans le syndrome d’EHS, l’instrument privilégié est l’expérimentation par des tests de provocation, qui consistent à exposer aux CEM, de manière volontaire, des personnes EHS en double aveugle. Ce qui signifie que ni les participants, ni les chercheurs ne savent si les CEM sont effectivement générés ou pas. “Un bouton pause permettait de suspendre l’exposition (ON ou OFF) à tout moment, précise encore l’ISSeP. En exposition ON, les volontaires étaient exposés à un cocktail de signaux réels afin d’être aussi proche que possible des expositions rencontrées dans la vie quotidienne.” Les volontaires EHS devaient signaler, pendant les sessions, s’ils percevaient être exposées aux champs électromagnétiques et également s’ils ressentaient une différence de symptômes.
Le résultat est sans appel et tient en ces mots : “L’étude ENVI-EHS n’a pas permis de montrer une association entre le statut de l’exposition (ON ou OFF) et les perceptions des volontaires ou le signalement de symptôme. Aucun des 16 volontaires “EHS” et “EHS ?” (ou personnes se posant la question de leur electrohypersensibilité) qui ont participé aux 12 sessions n’ont perçu les expositions ON et OFF de manière cohérente.”
Suite à la prochaine étude.