”Dès que j’ai vu un courrier du médecin, j’avais compris. Je me suis préparé à entendre le diagnostic…”
À 24 ans, Ludovic, jeune architecte plein d’allant, apprend qu’il a un cancer. Trois ans plus tard, si le médecin n’a pas prononcé le mot “rémission”, il le sent confiant. Ludovic témoigne ce 4 février, journée mondiale contre le cancer.
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Publié le 04-02-2023 à 18h00 - Mis à jour le 04-02-2023 à 18h04
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Il n’y a pas d’âge pour s’entendre diagnostiquer un cancer. Mais 24 ans, pour entreprendre sa première chimio, il faut avouer que c’est tout de même fort cruel. C’est pourtant ce qui est arrivé à Ludovic (prénom d’emprunt), aujourd’hui âgé de 27 ans. Alors jeune architecte passionné par ses études et dans la foulée par son métier, pris dans le feu de l’action et la fougue de sa jeunesse, il néglige quelque peu des symptômes qui, depuis quelques mois, surgissent de temps à autre. “Des courbatures musculaires, comme si j’avais fait beaucoup de sport, nous décrit-il, avant de préciser : et qui sont amplifiées quand on consomme de l’alcool”.
Il faudra que ces premiers symptômes deviennent permanents pour que Ludovic se décide à consulter. “Comme j’avais pas mal voyagé à l’étranger, on a d’abord cherché du côté des maladies tropicales”, se souvient-il. Mais les recherches restent vaines.
Un lymphome de Hodgkin
Les mois passent et ses ganglions gonflent fortement. Une échographie, suivie d’une biopsie, permettra de mettre rapidement un nom sur la maladie qui le ronge : un lymphome hodgkinien. “Dès que j’ai vu sur un courrier du médecin, un examen prescrit 'pour éliminer une suspicion de lymphome', j’avais compris. Et je me suis préparé à entendre le diagnostic, nous confie le jeune architecte. D’une certaine façon, j’étais soulagé d’enfin savoir ce que j’avais après une année de recherche. Je sortais d’un an d’inconnues… Le médecin de Saint-Luc, qui m’a pris en charge, m’a bien expliqué les différentes étapes de traitement. Je me sentais rassuré, même si, pour ce cancer de stade 3A, les traitements s’annonçaient particulièrement lourds…”
Pendant les traitements, “j’avais l’impression de perdre mon temps et une seule envie, celle de pouvoir retourner travailler”, poursuit Ludovic, qui dit avoir été à l’époque “extrêmement pragmatique” dans son approche de la maladie. Même si la lourdeur des traitements était bien présente, avec tout ce que cela suppose, tant sur le plan physique que psychologique. “Après cinq mois de traitement, avant même de commencer les séances de chimio, rien qu’à entendre le bruit des machines, j’avais des nausées…”, se rappelle-t-il.
Et maintenant…
Une fois le traitement terminé, “au début, c’était difficile de ne pas penser au cancer. Dès que j’avais mal à la tête ou une démangeaison, je me disais 'ça y est, il revient'. Tous les mauvais souvenirs liés aux traitements remontaient à la surface”.
Et aujourd’hui, comment se sent-il ? “Le médecin n’a pas prononcé le mot 'rémission', mais cela fait maintenant trois ans que les PET-scans sont négatifs. Le fait de ne plus le voir que tous les six mois me fait dire qu’a priori, il est confiant. Et cela me permet d’oublier un peu la maladie entre deux contrôles. Une chose est cependant certaine, depuis, je vis beaucoup plus au jour le jour et je profite de chaque moment, tout en me disant qu’il y a quelque chose qui plane toujours au-dessus de ma tête…”