Les blessures s’enchaînent sur les pistes de ski face à une neige "plus dangereuse"
Les stations de basse et moyenne altitude font face à un manque de neige exceptionnel pour la saison. Une situation qui rend les conditions de sport de glisse particulièrement accidentogènes.
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Publié le 27-02-2023 à 16h01
Après des années bouleversées par la pandémie et son lot de restrictions, les Belges amateurs de sports de glisse ont retrouvé presque normalement le chemin des montagnes et leurs stations de ski.
Presque car la neige n’est pas vraiment au rendez-vous cette année. D’après le dernier bulletin de Météo France, les flocons ne sont plus tombés significativement depuis fin janvier dans les Alpes et les Pyrénées. Globalement, les observateurs rapportent des enneigements déficitaires ou très déficitaires par rapport à la normale. Les Pyrénées affichent par exemple le retard le plus marqué, notamment en haute altitude.
“Une piste plus dure est une piste plus dangereuse”
En moyenne montagne, cette saison est même la troisième la moins enneigée depuis 1961, selon Météo-France. Une situation qui rend les conditions de sport de glisse particulièrement accidentogènes.
“Il est vrai que les pistes peu enneigées ne sont pas idéales pour les amateurs de sports de glisse, explique Xavier Van Caneghem, porte-parole d’Europ Assistance. Quand la piste est plus dure, on risque plus facilement de se blesser. Le fait d’avoir une neige plus dure est l’une des principales causes des accidents, une piste plus dure est une piste plus dangereuse. Cette année, il faut d’ailleurs aller nettement plus haut pour en trouver de meilleure qualité”.
Cette année, 174 dossiers médicaux “ski” ont été ouverts, soit une baisse de 12 % par rapport aux vacances de Carnaval de 2022. Une diminution sûrement liée au fait que les vacances des francophones s’étalent désormais sur deux semaines. Et 12 % des cas médicaux “ski” ont donné lieu à une admission à l’hôpital contre 16 % en 2022. “Un chiffre qui sera sûrement plus élevé vu que les statistiques de la deuxième semaine de vacances n’ont pas encore été prises en compte, précise-t-il. De plus, il est difficile de faire une comparaison avec l’année passée étant donné que les vacances s’étalent désormais sur deux semaines pour les francophones, on ne compare plus la même chose étant donné qu’il y a moins de Belges sur les pistes”.
Cet hiver, Europ Assistance a déjà rapatrié plus de 260 personnes (skieurs blessés et proches) pendant ces vacances de février.
Quels sont les types de blessures les plus fréquentes ?
Dans le détail, on observe que le nombre d’enfants de moins de 10 ans blessés sur les pistes lors des vacances de détente est élevé. Ils représentent 35 % du nombre total de blessés cette année.
Les blessures les plus fréquentes chez les 5-20 ans sont celles du genou (34 %), du poignet/main (18 %), de l’épaule (14 %) et de la cheville ou du pied (6 %). Le nombre de blessures à la tête dans cette tranche d’âge reste relativement stable grâce au port du casque de ski (4 %). Europ Assistance constate même que plus d’un blessé sur deux (49 %) a moins de 20 ans. Il s’agit d’un groupe traditionnellement très nombreux sur les pistes pendant les vacances scolaires.
“Et c’est assez logique car les jeunes de moins de 20 ans sont en vacances actuellement, indique Xavier Van Caneghem. En fonction de l’âge, les pathologies sont différentes. Les jeunes font plus de snowboard et se retrouvent avec des blessures aux poignets et aux épaules, et plus on avance dans l’âge et plus on retrouve des blessures aux genoux (elles représentent d’ailleurs 50 % du total des lésions). Les personnes plus âgées pratiquent davantage le ski, on retrouve dès lors des blessures traditionnelles, comme aux genoux, aux épaules et aux jambes”.
Alors que l’avenir des sports d’hiver est de plus en plus remis en cause, de nombreux observateurs estiment qu’il est urgent d’anticiper la fin du modèle de la station de ski telle qu’on la connaît, tant ce mode de développement de la moyenne montagne n’est écologiquement et économiquement plus supportable.