Mounjaro, le médicament qui pourrait être le plus vendu au monde, arrivera bientôt en Belgique : "On étudie ce qui serait un prix équitable"

Son utilisation est pour le moment limitée au traitement du diabète de type 2.

Depuis quelque temps, de plus en plus de récits se font entendre concernant le médicament Ozempic. Le produit pharmaceutique, destiné à lutter contre le diabète, a été largement détourné pour devenir une figure de proue des régimes. Devenu un essentiel pour perdre du poids, Ozempic est devenu un produit phare de plus en plus difficile à trouver par les intéressés : “L’Ozempic a été détourné de son utilisation première et prévue qui est le diabète sucré, expliquait à La Libre l’endocrinologue Jean-Paul Thissen, professeur aux Cliniques Saint-Luc et spécialiste de l’obésité. Du coup, les patients diabétiques n’ont plus accès à l’Ozempic. C’est cela le souci.”

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Le médicament, disponible sous ordonnance en Belgique mais uniquement remboursé en cas de diabète, reste largement prescrit officieusement aux patients atteints d’obésité.

Après le succès monstre d’Ozempic, dont les témoignages sont plus qu’élogieux, son successeur pourrait être lancé en Belgique en 2023. Le “Mounjaro”, tout comme l’Ozempic, n’est pas un médicament prescrit pour l’obésité mais bien pour le diabète de type 2.

Le fonctionnement du Mounjaro est presque identique à celui de l’Ozempic, si ce n’est qu’il est encore plus efficace. L’Ozempic imite une hormone intestinale qui se libère dans le corps après avoir mangé pour donner une sensation de satiété. “Mon appétit a fortement diminué”, témoignait Vincianne, 58 ans, dans une interview pour parler de l’Ozempic à nos journalistes.

Le Mounjaro, quant à lui, imite deux hormones intestinales et augmente donc la perte de poids, pour 22 % face à 15 % pour Ozempic.

Les médicaments permettent de combattre la résistance à l’insuline, entraînant une moindre absorption des sucres dans l’intestin, puisque l’organisme des patients atteints du diabète de type 2 ne réagit pratiquement pas à l’insuline. Dans les deux cas, les patients doivent faire une injection par semaine. La perte de poids permet aux diabétiques de se protéger des maladies cardiovasculaires en atteignant un poids sain.

Mounjaro a récemment reçu l’approbation européenne pour traiter le diabète de type 2 uniquement. Pour le moment, “notre communication est très stricte : Mounjaro n’est autorisé dans l’UE que pour les patients atteints de diabète de type 2. Nous ne pouvons pas en dire plus”, a déclaré Fanny Verspeelt, porte-parole d’Eli Lilly Benelux (fabricant du Mounjaro), à nos confrères de HLN.

Mais, face à l’explosion de patients atteints d’obésité ayant d’ores et déjà recours à l'Ozempic, Mounjaro fait actuellement l’objet d’une procédure d’urgence pour être utilisée dans le cadre de l’obésité en plus du diabète.

Le médicament devrait arriver dans l’année en Belgique, selon la porte-parole, qui explique que Mounjaro est en cours d’évaluation par le NIHDI, dont l’approbation est nécessaire pour que le produit pharmaceutique arrive sur le marché belge.

Un succès dangereux aux États-Unis

Mounjaro est arrivé sur le marché américain en mai 2022 et, suite à une campagne promotionnelle du fabricant du médicament, le succès a été immédiat : grâce à cette campagne, censée durer un an, tous les Américains pouvaient se procurer le Mounjaro pour la somme de 25 dollars par mois.

Mais la promotion s’est brutalement arrêtée en novembre, causant l’incrédulité et la colère des patients américains ne jurant que par le médicament. D’un prix abordable, le Mounjaro est passé à mille dollars par mois : “En Amérique, les prix sont libres. C’est complètement différent en Europe et en Belgique. Le gouvernement étudie avec nous – en fonction du remboursement – ce qui serait un prix équitable”, expliquait la porte-parole du médicament à nos confrères de HLN.

Selon Colin Bristow, analyste à la banque d’investissement UCB, le Mounjaro pourrait devenir le médicament le plus vendu au monde, a-t-il déclaré au journal Independent. Les ventes mondiales devraient atteindre 4,7 milliards de dollars d'ici 2024, soit à peu près le même montant en euros.

Le revers de la médaille

L’augmentation rapide des patients ayant recours à ces médicaments alerte les services de santé. Le Mounjaro présente notamment des effets secondaires, tels que des nausées et des problèmes de selles. Le médicament est aussi déconseillé aux personnes ayant un cancer de la thyroïde dans la famille, car le médicament pourrait le déclencher.

De plus, il serait nécessaire de prendre le médicament pendant toute sa vie puisque, en cas d’arrêt, les kilos reviendraient.

Les médicaments comme Ozempic ou Mounjaro ne peuvent être une solution que pour les personnes en surpoids sévère ou morbide (IMC de 30 ou plus)”, estiment donc les experts.

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