Des chercheurs de l’ULB identifient une protéine qui contrôle la résistance à la chimiothérapie
L’équipe du professeur Cédric Blanpain vient de publier une recherche qui “ouvre des perspectives extrêmement importantes pour le développement de nouveaux médicaments” contre le cancer.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/1ceeccb3-2097-46f3-8d46-df0c56746447.png)
Publié le 22-03-2023 à 17h10 - Mis à jour le 22-03-2023 à 18h33
Pas à pas, la recherche progresse vers une meilleure compréhension des mécanismes du cancer et en l’occurrence de la résistance des cellules cancéreuses aux traitements, dont la chimiothérapie. Un nouveau pas vient d’être franchi par l’équipe du professeur Cédric Blanpain, investigateur au WEL Research Institute, directeur du Laboratoire des cellules souches et du cancer et professeur à l’ULB. Dans une étude publiée ce mercredi dans la revue Nature, les chercheurs ont découvert une protéine (RHOJ) qui contrôle la résistance des cellules cancéreuses à la chimiothérapie.
Si l’on avait déjà suggéré que la transition épithélio-mésanchymateuse (EMT) – processus par lequel les cellules de l’épiderme se détachent de leurs cellules voisines et acquièrent des propriétés invasives – joue un rôle dans l’acquisition de mécanismes de résistance aux traitements anti-cancéreux, les mécanismes de résistance de ces traitements liés à l’EMT demeuraient mystérieux à ce jour. La découverte des chercheurs de l’ULB a permis de mettre en évidence le rôle de la protéine RHOJ. Celle-ci permet en effet aux cellules cancéreuses présentant une EMT de résister aux traitements anti-cancéreux en stimulant la réparation des dommages causés à l’ADN par la chimiothérapie.

Désactiver des mécanismes de réparation
Les chercheurs ont découvert que l’expression de RHOJ était particulièrement élevée dans les cellules résistantes à la chimiothérapie. Ils ont ensuite montré que si l’expression de RHOJ était diminuée, les cellules cancéreuses devenaient sensibles à la chimiothérapie.
”C’était particulièrement excitant de comprendre les mécanismes qui permettent aux cellules cancéreuses de résister à la chimiothérapie, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques plus efficaces pour combattre le cancer”, a commenté Maud Debaugnies, principale auteure de l’étude.
Avec ses collègues, elle a ensuite étudié pourquoi cette protéine rend les cellules cancéreuses résistantes à la chimio. C’est ainsi qu’ils ont découvert que RHOJ permet d’activer les mécanismes de réparation des dommages de l’ADN induits par la chimiothérapie permettant de la sorte aux cellules cancéreuses d’échapper à la mort cellulaire.
”Notre découverte que l’inhibition d’un seul gène permet de rendre les cellules cancéreuses sensibles à la chimiothérapie ouvre des perspectives extrêmement importantes pour le développement de nouveaux médicaments ciblant RHOJ, qui permettraient de mieux combattre la résistance aux traitements chimio-thérapeutiques chez les patients atteints de cancers présentant une EMT”, a pour sa part souligné le Pr Blanpain.