Fou, dangereux, double personnalité, imprévisible : comment déconstruire les clichés discriminants des schizophrénies ?
À l’heure actuelle, on recense 35 types de schizophrénie, avec des symptômes variables selon les personnes qui en souffrent.
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Publié le 22-03-2023 à 06h37
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Fou, dangereux – pour la personne elle-même et pour les autres -, double personnalité, imprévisible… nombreux sont les clichés le plus souvent discriminants qui collent encore à la peau des personnes atteintes de schizophrénie. Aussi les 20es Journées de la schizophrénie, qui se déroulent jusqu’au 25 mars dans une dizaine de pays francophones, ont-elles pour but de déconstruire les stéréotypes associés à ce trouble mental.
Cette année en effet, désireuse d’en finir avec cette idée reçue tenace, l’association “Positive Minders, Regardons les troubles psy autrement” a mobilisé des experts pour illustrer la diversité des formes de schizophrénie et leur évolution. Car effectivement, il n’y a pas une mais des schizophrénies. Il semble de fait aujourd’hui admis que cette pathologie regroupe des troubles très hétérogènes. Les symptômes sont donc variables selon les personnes : hallucinations, délires, perte d’énergie, de motivation, de plaisir, dépression, manie, agitation, exaltation de l’humeur, désorganisation de la pensée et du comportement, difficultés de mémoire, d’organisation, de planification, perturbation de la communication et des interactions sociales.
L’importance d’un accompagnement précoce et personnalisé
Actuellement, pas moins de 35 types de schizophrénie sont recensés par la classification WKL (Wernicke-Kleist-Leonhard) des psychoses. “La plupart des personnes concernées vont changer de diagnostic au cours de leur vie, expliquent les experts, et cela restera normal tant que toutes les formes de schizophrénie n’auront pas été associées à des marqueurs biologiques.”
Quant à la prise en charge adéquate et sur mesure, elle combine aujourd’hui traitement pharmacologique, thérapies cognitives et psychosociales, ce qui permet, la plupart du temps, d’obtenir un rétablissement durable pour la majorité des patients. “La capacité de rétablissement ne dépend pas de l’intensité des symptômes”, soulignent encore les psychiatres, qui insistent sur l’importance d’un accompagnement précoce et personnalisé pour chaque patient.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la schizophrénie dans le groupe des dix maladies entraînant le plus d’invalidité.
La schizophrénie en chiffres
La schizophrénie touche plus de 100 000 Belges.
Les premiers signes de la maladie se manifestent entre 15 et 25 ans dans 85 % des nouveaux cas diagnostiqués.
On estime à 30 % le pourcentage des personnes souffrant de schizophrénie qui ne sont pas suivies.
Les hommes sont un peu plus (57 %) concernés par la maladie que les femmes.
Sur une durée de vie entière, 40 % des personnes atteintes tentent de se suicider et 10 % de toutes les personnes souffrant de schizophrénie mettent fin à leurs jours. L’espérance de vie des patients est en moyenne de 10 ans inférieure à celle de la population générale.
20 % des personnes qui reçoivent un diagnostic de schizophrénie n’ont qu’un ou deux épisodes symptomatiques au cours de leur vie.
60 % des jeunes patients se rétablissent socialement dans les 2 ans grâce à une intervention précoce.