En 2035, près de 30 millions de jeunes Européens âgés de 5 à 19 ans souffriront d’obésité
Le surpoids et l’obésité causeraient plus de 1,2 million de décès par an, dans la Région OMS/Europe, ce qui correspond à plus de 13 % de la mortalité totale.
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Publié le 10-05-2023 à 16h40 - Mis à jour le 10-05-2023 à 18h03
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Si les estimations se vérifient, elles sont plus qu’alarmantes : en 2035, 17 millions de garçons et 11 millions de filles âgés de 5 à 19 ans “vivront avec l’obésité” dans la Région européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui couvre 53 pays d’Europe et d’Asie centrale. C’est en tout cas ce qu’affirme l’Atlas mondial de l’obésité 2023 de la Fédération mondiale contre l’obésité qui vient d’être présenté à Zagreb, ce mercredi.
Les épouses de 16 dirigeants et chefs d’État européens se sont en effet réunies aujourd’hui dans la capitale croate, sous les auspices de la Première Dame de Croatie, le Dr Sanja Musić Milanović, pour lancer le tout premier Réseau des épouses de dirigeants européens sur la prévention de l’obésité infantile en la Région européenne de l’OMS. À l’unanimité, elles ont adopté la Déclaration de Zagreb, énonçant leur engagement politique à lutter contre l’obésité infantile dans leur pays et exhortant les autres pays à faire de même.
D’après le Rapport régional européen sur l’obésité de l’OMS 2022 , environ 1 enfant sur 3 en âge d’aller à l’école primaire dans la Région souffre d’obésité ou de surpoids. Une situation catastrophique qui ne devrait que s’aggraver. En effet, sur la base des tendances actuelles et en examinant exclusivement l’obésité dans la Région européenne de l’OMS, l’Atlas prévoit qu’entre 2020 et 2035, il y aura une augmentation de 61 % du nombre de garçons obèses et de 75 % du nombre de filles obèses. Toujours selon cette source, d’ici à 2035, le surpoids et l’obésité dans tous les groupes d’âge devraient coûter à la zone concernée pas moins de 800 milliards de dollars par an.
Trois actions spécifiques… sans surprise
Aussi, pour contrer les projections actuelles et aider à empêcher que cette épidémie silencieuse ne s’aggrave, l’OMS/Europe a-t-elle identifié trois actions spécifiques, qui n’ont en réalité rien de bien nouveau.
D’abord, mettre l’accent sur la prévention, sachant que les efforts visant à réduire l’obésité infantile doivent commencer tôt, dès la grossesse et la petite enfance. “La prévention doit se concentrer sur une bonne nutrition à toutes les étapes de la vie d’un enfant. Et des efforts sont nécessaires dans les foyers, les écoles et la communauté au sens large”, souligne l’OMS/Europe.
Ensuite, il s’agit de réglementer l’industrie alimentaire et des boissons, sachant que “les politiques les plus efficaces pour lutter contre l’obésité infantile comprennent l’imposition d’une taxe sur les boissons sucrées, l’exigence d’un étiquetage clair sur le devant de l’emballage et la restriction de la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants”.
Enfin, sans surprise encore, la promotion de l’activité physique figure au programme. Pour ce faire, on vise “de meilleures politiques de conception urbaine et de transport, l’activité physique dans le programme scolaire et les activités parascolaires, et des messages clairs pour soutenir les modes de vie actifs tout au long de la vie”.
Parmi les principales causes de décès et d’invalidité
"Nos enfants grandissent de plus en plus dans des environnements où il leur est très difficile de bien manger et d’être actifs. C’est l’une des causes profondes de l’épidémie d’obésité, a déclaré le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. L'obésité est influencée par de nombreux facteurs, tels que la génétique, l'environnement ou encore le statut social. En raison de la complexité de cette maladie, les politiques mises en place doivent être globales et bénéficier d'un large soutien politique".
"En tant que sociétés et pays, nous n’avons jusqu’à présent pas réussi à inverser les taux croissants d’obésité infantile, constate-t-il encore, évoquant une “véritable crise de santé publique insidieuse” qu’il faut combattre “avant qu’elle ne devienne encore plus difficile à résoudre”.
Rappelons que le surpoids et l’obésité figurent parmi les principales causes de décès et d’invalidité dans la région concernée. Ils causeraient plus de 1,2 million de décès par an, soit plus de 13 % de la mortalité totale.
L’obésité augmente le risque de nombreuses maladies non transmissibles (MNT), notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et les maladies respiratoires chroniques. Sans compter que l’obésité est également considérée comme un facteur impliqué dans au moins 13 types de cancer différents et est susceptible d’être directement responsable d’au moins 200 000 nouveaux cas de cancer chaque année dans la zone Europe, un chiffre qui devrait encore augmenter dans les années à venir.
Enfin, on se souviendra que les personnes en surpoids ou obèses ont également été touchées de manière disproportionnée par les conséquences de la pandémie de Covid-19, souffrant souvent d’une maladie plus grave et d’autres complications.