Seuls des médecins devraient avoir accès à cette pratique

Quoi qu’il en soit, en présence ou en l’absence de preuves scientifiques, dans la réalité, force est de constater que cette médecine non conventionnelle - exercée dans 75 % des cas en Belgique par des médecins allopathes convaincus de sa raison d’être en tant que thérapeutique complémentaire - ne cesse d’attirer des patients, dont les taux de satisfaction avoisinent ceux exprimés au sujet des thérapeutes conventionnels, d’après le présent rapport du KCE.

L.D.

Quoi qu’il en soit, en présence ou en l’absence de preuves scientifiques, dans la réalité, force est de constater que cette médecine non conventionnelle - exercée dans 75 % des cas en Belgique par des médecins allopathes convaincus de sa raison d’être en tant que thérapeutique complémentaire - ne cesse d’attirer des patients, dont les taux de satisfaction avoisinent ceux exprimés au sujet des thérapeutes conventionnels, d’après le présent rapport du KCE.

Pourquoi donc les 6 % de Belges qui, en 2009, disent avoir consulté un homéopathe au cours des douze derniers mois se tournent-ils vers cette médecine ? Ce n’est généralement pas qu’ils rejettent la médecine classique, selon l’enquête téléphonique réalisée à l’initiative du KCE, mais s’ils recourent à cette pratique c’est plutôt dans le cadre d’une démarche complémentaire, réservant certaines indications à l’homéopathie, comme les lombalgies ou cervicalgies, les allergies ou la fatigue. Renseignements pris via une enquête en ligne auprès des praticiens, homéopathes affiliés à une union professionnelle, les affections respiratoires, la dépression et l’anxiété constituent également des motifs de consultation.

Mais si les patients se dirigent volontiers vers l’homéopathie, c’est aussi qu’ils sont à la recherche d’un autre type de médecine "plus axée sur la nature, moins agressive et plus personnalisée", indique encore le rapport. Sans oublier avant tout qu’ils en sont satisfaits, tout autant qu’ils peuvent l’être avec les thérapies conventionnelles.

Efficace, donc, au dire des patients, malgré l’absence de preuves scientifiques, l’homéopathie présente-t-elle des risques ? "Si aucun effet secondaire du traitement par homéopathie n’a été démontré, soulignent les auteurs du rapport, il existe des risques annexes. Des cas de retard de mise en œuvre de traitement efficace ou de non mise en œuvre d’un tel traitement sont rapportés dans la littérature mais ne peuvent être précisément estimés". "Un retard de mise en œuvre d’un traitement conventionnel est un risque uniquement si l’homéopathe n’est pas médecin, nous fait remarquer à ce propos le Dr Michel Van Wassenhoven, médecin homéopathe, car un médecin pose un diagnostic et propose le meilleur des traitements disponibles au patient. Si un traitement conventionnel est indispensable, il le prescrira et est d’ailleurs soumis au contrôle de l’ordre des médecins en cas de problèmes".

Le fait est que, si 75 % des homéopathes sont médecins, environ 20 % des personnes qui pratiquent l’homéopathie en Belgique n’ont aucune formation (para) médicale. "Les 20 % de "non-médecins" (illégaux donc) se retrouvent pratiquement tous en Flandre (l’influence des Pays-Bas et de l’Allemagne), précise encore notre interlocuteur, il ne faut donc pas en faire une généralité, mais un problème régional que Unio Homeopatica Belgica a toujours combattu par ailleurs". Signalons à ce propos que, selon les données de l’enquête auprès des praticiens, 58 % des homéopathes exercent en Flandre, 20 % en Wallonie et 22 % à Bruxelles. Compte tenu de l’extrême variété des motifs de consultation des usagers de l’homéopathie et de l’approche de type "généraliste" revendiquée par les homéopathes, le KCE recommande de réserver l’accès à cette pratique aux titulaires d’un diplôme de médecin répondant aux conditions légales pour exercer.

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