L'avion du futur, un avion-fusée qui ne polluera presque pas
EADS a levé le voile, à la veille du salon du Bourget, sur un projet d'avion hypersonique qui permettra de relier Paris à Tokyo en deux heures 30 et qui ne polluera presque pas l'atmosphère puisqu'il volera dans la stratosphère.
Publié le 19-06-2011 à 13h14
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EADS a levé le voile, à la veille du salon du Bourget, sur un projet d'avion hypersonique qui permettra de relier Paris à Tokyo en deux heures 30 et qui ne polluera presque pas l'atmosphère puisqu'il volera dans la stratosphère. Le groupe aéronautique européen a présenté le Zehst (Zero Emission High Speed Transport) lors d'un séminaire de presse. "L'avion du futur je l'imagine comme Zehst", a expliqué à l'AFP Jean Botti, Monsieur "innovation" d'EADS.
Digne du meilleur roman de science-fiction, cet avion-fusée vole au-dessus de l'atmosphère. Comment ? L'avion décolle avec des moteurs classiques mais alimentés par des biocarburants à base d'algues. Une fois qu'il a pris un peu d'altitude, il met en marche ses moteurs fusées, détaille Jean Botti, directeur général délégué "technologie et innovation" chez EADS.
Ces moteurs fonctionnent à l'hydrogène et à l'oxygène, ils sont donc "totalement propres et ne dégagent que de la vapeur d'eau". L'avion monte ensuite jusqu'à 32 kilomètres d'altitude, son altitude de croisière. Un avion classique vole à 10.000 mètres d'altitude.
Quel avantage ? "Vous ne polluez plus, vous êtes dans la stratosphère, la pollution est transparente pour nous", avance Jean Botti.
Pour l'atterrissage, le pilote coupe les moteurs et amorce sa descente en planeur avant de se poser en remettant les moteurs classiques de l'appareil.
Pour EADS, "la solution (écologique) est à la limite de l'espace". "Ce n'est pas un avion, pas une fusée, c'est un avion-fusée commercial", résume Jean Botti.
Le Zehst, d'une capacité de 50 à 100 personnes, n'est pour l'instant qu'une ébauche. Mais EADS a déjà un calendrier: un premier démonstrateur vers 2020, pour une mise en service vers 2050.
Ce projet, développé en collaboration avec le Japon et soutenu par la Direction générale de l'Aviation civile, pourrait avoir de bonnes chances d'aboutir, les technologies nécessaires étant déjà développées, souligne un porte-parole d'EADS.
Les moteurs fusées existent déjà: Astrium, filiale spatiale d'EADS, les a développées pour le tourisme spatial. Les carburants à base d'algue sont aussi déjà prêts, selon lui.
Une maquette de quatre mètres de cet avion, dont la forme est proche du supersonique Concorde, sera présentée lors du salon du Bourget, grand-messe de l'aéronautique qui ouvre ses portes aux professionnels lundi et au grand public jeudi 23 juin.