Zapper le petit-déjeuner ? Et pourquoi pas ?
ICONOCLASTE, LE DISCOURS ? Pas forcément. Voilà des années que l’on nous répète que le petit-déjeuner est un repas incontournable. Il a été effectivement montré que, l’estomac vide, des enfants (et aussi des adultes) témoignent une diminution de leur capacité de concentration au fil de la matinée.
Publié le 28-08-2011 à 11h10
ICONOCLASTE, LE DISCOURS ? Pas forcément. Voilà des années que l’on nous répète que le petit-déjeuner est un repas incontournable. Il a été effectivement montré que, l’estomac vide, des enfants (et aussi des adultes) témoignent une diminution de leur capacité de concentration au fil de la matinée. On nous dit que le petit-déjeuner doit représenter un quart des apports énergétiques de la journée et offrir une variété d’aliments qui rassemble les nutriments indispensables… Oui mais, si on n’a pas faim le matin, faut-il se forcer ? En surfant sur les forums Internet sur les sites où l’on rappelle ce diktat de l’alimentation équilibrée, on s’aperçoit que 80 % des intervenants ne mangent pas le matin, et pas seulement par manque de temps ! D’aucuns n’éprouvent aucune sensation de faim. La simple évocation d’aliments donne la nausée à d’autres. Certains se sont forcés à en prendre et, contrairement à toutes les recommandations, ont pris du poids. Les exemples sont légion. Alors, que penser ? Qui a raison ? Sans doute, tout un chacun. Nos prises alimentaires sont suscitées par différents stimuli. Les expériences scientifiques nous ont appris le concept “d’homéostasie”, c’est-à-dire la tendance automatique de notre organisme à maintenir des constances physiologiques, telles la quantité d’eau, la température corporelle, la pression artérielle.
On a découvert aussi, comme l’explique le Dr Jean-Pierre Zermati, qu’il existe une régulation au niveau des réserves graisseuses et de certaines vitamines et minéraux. C’est ainsi que, pour maintenir sa masse grasse constante (en fonction de son poids physiologique), l’individu mange pour compenser les dépenses énergétiques de son organisme. C’est un phénomène inconscient. Si l’on fait maigrir ou grossir expérimentalement des groupes de personnes, on observe que la plupart reviennent ensuite spontanément à leur poids antérieur.
Comment ça marche ? Nous disposons de systèmes de contrôle qui nous signalent lorsque certains paramètres biologiques vitaux s’écartent de leur valeur initiale. Un besoin apparaît alors, engendrant la mise en place de régulateurs qui vont le faire disparaître. La régulation énergétique passe par de nombreux facteurs dont la leptine. C’est l’hormone de régulation de la masse grasse.
Plus celle-ci est importante, plus la leptine diminue, et inversement. La leptine ainsi que d’autres facteurs, encore non identifiés pour la plupart, informent notre cerveau sur l’état de nos réserves, qui, le cas échéant, transforme ces informations biologiques en informations sensorielles : nous ressentons la faim. Dès lors, nous mangeons jusqu’à retrouver un état de “non-besoin”, ou de “rassasiement”. Nulle nécessité de manger quand on n’a pas faim. Attendez plutôt l’appel de votre organisme, soit pour prendre un petit-déjeuner, soit une collation si le repas de midi est proche.