La grippe a franchi le seuil épidémique

La semaine dernière, nous annoncions que la grippe frappait à nos portes. Cette fois, il nous faut admettre qu’elle est bel et bien entrée.

Laurence Dardenne
La grippe a franchi le seuil épidémique
©Olivier Pirard

La semaine dernière, nous annoncions que la grippe frappait à nos portes. Cette fois, il nous faut admettre qu’elle est bel et bien entrée. En force même. Le dernier bulletin hebdomadaire "Influenza", publié mercredi par l’Institut de santé publique (ISP) est sans équivoque. Les critères épidémiques sont remplis : avec un taux de 246 consultations pour syndrome grippal par 100 000 habitants, on se situe clairement au-dessus du seuil épidémique fixé à 138 consultations par 100 000 habitants. Avec 51 % des échantillons respiratoires positifs pour influenza A, on peut affirmer que le virus de la grippe circule à son aise dans la population.

Des données de l’ISP, récoltées par les médecins vigies, il ressort que les virus influenza A du sous-type H3N2 dominent très nettement. "Il s’agit du même virus que celui rencontré avant la pandémie, nous explique le Dr Françoise Wuillaume, médecin épidémiologiste auprès de l’ISP, c’est-à-dire un virus saisonnier. Généralement, le H3N2 est connu pour donner une grippe plutôt sévère. On retrouve donc le profil épidémiologique saisonnier. Si, pendant la pandémie, ce sont les personnes d’âge moyen qui étaient le plus sévèrement atteintes, ici, les complications pourraient davantage être rencontrées parmi les personnes âgées".

Quels que soient les groupes d’âge, on constate invariablement une augmentation des taux de consultations pour syndromes grippaux. "Classiquement, l’épidémie commence surtout chez les enfants, rappelle la spécialiste, ce sont en effet essentiellement les enfants en âge scolaire, en l’occurrence les 5-14, qui vont au départ transmettre le virus. A présent, nous observons que l’augmentation devient plus importante parmi les 15-64 ans. Et si ce n’est pas encore spectaculaire, on voit également une petite augmentation du nombre de syndromes grippaux parmi les plus de 65 ans. Actuellement, on peut dire que tous les groupes d’âge sont atteints."

S’agissant des infections respiratoires aiguës, on observe également un taux de consultations particulièrement élevé. On peut donc certainement affirmer que l’on se trouve face à une activité respiratoire très forte en ce moment. Nord ou sud du pays, tout le monde est touché. "Flandre et Wallonie évoluent de la même façon", nous a confirmé le Dr Wuillaume, le pays est trop petit pour que l’on observe des différences régionales".

Par rapport à la période à laquelle survient l’épidémie, "il n’est pas du tout anormal d’avoir une épidémie qui débute en février, nous a affirmé l’épidémiologiste. S’il est vrai que, ces dernières années, les pics ont souvent été observés un peu plus tôt dans la saison, lorsque l’on observe les données historiques, on a déjà eu des pics au mois de mars".

Pour ce qui est des excès de mortalité observés durant deux jours au mois de décembre parmi les personnes âgées de 85 ans et plus, mais aussi pour l’ensemble de la population, ils ne sont pas associés à des conditions hivernales particulières, d’après l’ISP, qui précise que les températures minimales et maximales étaient positives et que le seuil de pollution n’était pas atteint. Quant aux effets consécutifs à la vague de froid de ce mois de février, ils ne sont pas encore mesurables.

Que reste-t-il à faire pour se protéger de la grippe ? Se laver les mains régulièrement, se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir en papier lorsque l’on éternue et si on est malade, rester à la maison, rappelle l’ISP.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...