Soignez votre phobie par un face à face virtuel avec votre peur
Se confronter directement à ses plus grandes peurs peut être un moyen de guérison. Les études sur la thérapie par les réalités virtuelles sont très positives. Immersion au coeur de ce traitement.
Publié le 27-03-2013 à 07h59
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Les araignées, les serpents, les insectes, le vide, la foule... Les phobies prennent de multiples formes. Anodines parfois, elles peuvent aussi devenir très envahissantes et représenter un handicap majeur dans la vie quotidienne. Lorsque la phobie empêche de vivre normalement, la personne n'a plus le choix: elle doit se soigner. Le département psychiatrique de l'hôpital Vincent Van Gogh à Charleroi propose une thérapie particulière: un face à face virtuel avec sa peur.
Le principe est simple: plus on entre en contact avec sa phobie, plus celle-ci s'amenuise. Equipés d’un casque, de deux écouteurs et assis sur un siège dynamique, les patients sont confrontés à l’objet de leur angoisse. L'environnement est fictif: un centre commercial si la personne est agoraphobe, par exemple. Celle-ci évolue ainsi dans ce décor, petit à petit. La situation n'étant pas réelle, c'est sans danger. La thérapie se fait en plusieurs séances. Si le patient réagit bien, l'intensité est augmentée. Pour rester dans notre exemple: un centre commercial toujours, mais en pleine période de soldes, cette fois. Le but est d'habituer le patient à la situation qu'il redoute tant. « Imaginons un film d'horreur hyper effrayant qui vous a vraiment choqué... Si vous le regardez tous les soirs pendant une semaine, à la fin, vous ne ressentirez plus rien en le visionnant. C'est ça, la thérapie », explique le psychiatre Philippe Fontaine, chef du service psychiatrique de l'hôpital Van Gogh.
Ce type de traitement est étudié depuis une quinzaine d'années et semble très efficace sur les patients, selon le spécialiste. Pourtant, très peu d'installations de ce type sont disponibles en Belgique. Les coûts sont en effet élevés. L'hôpital Van Gogh a décidé d'investir dans ce domaine. Ce n'est plus qu'une question de mois avant de voir ce département se développer et s'agrandir. « Nous avons des résultats très positifs sur les patients. Il est donc nécessaire d'investir dans ce secteur », affirme le spécialiste.