Un Belge sur trois souffre dans la tête
Alors que 8 Belges sur 10 s'estiment en bonne ou très bonne santé, un tiers de la population de 15 ans et plus éprouve des difficultés psychologiques. Réalisé par l'Institut scientifique de santé publique, le premier des cinq volets de l'enquête nationale de santé a livré ses résultats. Découvrez-les dans notre infographie.
Publié le 30-09-2014 à 19h11 - Mis à jour le 01-10-2014 à 20h19
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Alors que 8 Belges sur 10 s'estiment en bonne ou très bonne santé, un tiers de la population de 15 ans et plus éprouve des difficultés psychologiques. Réalisé par l'Institut scientifique de santé publique, le premier des cinq volets de l'enquête nationale de santé a livré ses résultats.
De quoi se réjouir
Si l’on voit le verre à moitié plein, on peut se réjouir de lire que près de quatre personnes sur cinq ne se déclarent pas en mauvaise santé. On parle bien ici de santé subjective, englobant santé physique, mais aussi psychique et vie sociale. On peut d’autant plus se réjouir que le nombre de personnes déclarant une "mauvaise santé subjective" tend à légèrement diminuer depuis la dernière enquête, en 2009. Ainsi, en 2013, plus des trois quarts (77,9 %) de la population âgée de 15 ans et plus qualifiaient leur état de santé comme "bon à très bon". Si la différence entre les deux sexes tend à s’atténuer, l’appréciation des femmes paraît cependant toujours moins favorable que celle des hommes. De même, plus on avance en âge, moins cette perception s’avère bonne.
Si ce n’est pas le cas pour toutes (voir ci-contre), certaines maladies chroniques ont vu leur prévalence diminuer, comme les pathologies respiratoires chroniques, les maladies coronariennes, les troubles digestifs sérieux, la cystite chronique, les maux de tête sévères et les migraines, les maladies chroniques de la peau…
Oserait-on aller jusqu’à s’en réjouir ? Toujours est-il que le nombre de tentatives de suicide au cours des douze derniers mois rapporté en 2013 n’a pas augmenté par rapport à 2004 et 2008.
De quoi s’inquiéter
Plus d’un Belge sur quatre âgé de 15 ans et plus déclare être atteint d’une maladie chronique, définie par l’enquête de santé comme " une maladie ou une affection de longue durée ou un handicap ". En tête, on trouve les lombalgies, tant chez les hommes que chez les femmes. Autre raison de s’inquiéter, le fait que, depuis la première enquête de santé en 1997, le nombre de personnes souffrant d’hypertension artérielle (facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires, l’une des principales causes de mortalité), de diabète, d’arthrose (due au vieillissement de la population) et de troubles thyroïdiens n’a cessé d’augmenter dans notre pays. Et cela, au sein de la population générale alors que, chez les plus de 65 ans, plus d’une personne sur trois est atteinte de deux maladies chroniques au moins.
Tel sera l’un des défis à relever. " Le nombre croissant de personnes souffrant de multimorbidité montre que des soins intégrés dans lesquels interviennent de manière coordonnée plusieurs prestataires seront de plus en plus nécessaires à l’avenir ", font remarquer les auteurs du rapport.
Autre sujet de préoccupation : 16 % des plus de 65 ans disent devoir rester cloués chez eux, parfois dans un fauteuil ou un lit, en raison de limitations fonctionnelles. Mais 83,6 % demeurent mobiles...
De quoi s’interroger
Cela n’est pas réellement une nouveauté, mais on peut quand même s’interroger sur le fait que la plupart des maladies s’avèrent plus fréquentes chez les personnes avec un niveau d’éducation plus faible. Seule l’allergie paraît plus répandue chez les personnes avec un niveau d’éducation supérieur. Autre constatation qui pose question, la prévalence beaucoup plus élevée (doublement de 1997 à 2013) des troubles thyroïdiens à Bruxelles et en Région wallonne par rapport à la Région flamande, où les insuffisances coronariennes s’avèrent quant à elles beaucoup plus fréquentes chez les personnes avec un niveau d’éducation plus élevé, à l’inverse de la Région wallonne où il est plus élevé chez les personnes de niveau d’éducation inférieur.
La santé mentale pose, elle aussi, question. Ainsi, en 2013, un tiers de la population de 15 ans et plus dit éprouver des difficultés psychologiques (stress, anxiété, mal-être, déprime, troubles du sommeil - ces derniers présents chez un jeune sur quatre de 15-24 ans !). Un phénomène plus courant chez les femmes et, étrangement, dans la population d’âge actif. Est-ce dû au rythme de vie, aux contraintes provoquées par les nouvelles technologies, à la crise ? Toujours est-il que l’augmentation très nette de la prévalence des troubles anxieux, dépressifs et du sommeil au cours des cinq dernières années a de quoi interpeller.
L’enquête de santé 2013
L’enquête. Mardi ont été dévoilés à l’Institut scientifique de santé publique (ISP), à qui a été confiée l’étude, les résultats du premier des cinq volets de la cinquième enquête nationale de santé. Pour ce premier rapport intitulé "Santé et bien-être", au total, 10 829 personnes (dont peut-être vous) ont été interrogées par le biais d’une interview structurée réalisée à domicile, au cours de l’année 2013.
L’objectif. L’organisation de cette 5e enquête (la première datant de 1997) a été commanditée par les ministres responsables de la Santé publique en Belgique aux niveaux fédéral, régional et communautaire pour leur permettre de mieux décider des orientations à donner à leurs politiques, tout en évaluant les effets sur la population. Les rapports II et III seront consacrés aux thèmes "Comportements de santé et styles de vie" et "Utilisation des services de santé et des services sociaux".