Les années sida, roman noir d’une épidémie diabolique

Il y a trente ans explosait une nouvelle plaie de l’humanité, attribuée au vagabondage sexuel. S’en suivirent une nouvelle stigmatisation de l’homosexualité et un ostracisme accru envers l’Afrique. Toujours pas de remède miracle, ni de vaccin à l’horizon. Seulement des effets d’annonce de l’industrie pharmaceutique. Récit.

Récit>Eric de Bellefroid
Les années sida, roman noir d’une épidémie diabolique
©AFP

L’été précédent, d’une voix caverneuse venue du fond des étoiles, la mort de Klaus Nomi à New York avait retenti comme un de ces glas qui glacent le sang. A moins de quarante ans, le chanteur dadaïste new wave berlinois, blême comme un Pierrot lunaire, était mort d’une maladie étrange. Étrangère surtout. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui venait d’être isolé en mai 1983 par le chercheur français Luc Montagnier et son équipe de l’Institut Pasteur, à peu près en même temps que le Pr Robert Gallo aux États-Unis, n’était encore connu que comme une lointaine pathologie. Mais aussi, comme le signe annonciateur d’une inéluctable apocalypse.

Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.
Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...