Grande-Bretagne: les bébés à trois "parents" autorisés
Il s’agit plus exactement de 3 ADN différents pour éviter les maladies graves.
Publié le 03-02-2015 à 20h26 - Mis à jour le 04-02-2015 à 11h56
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Les députés britanniques ont autorisé mardi la conception de bébés à partir de trois ADN différents afin d’éviter la transmission de maladies graves, un pas controversé qui fait du Royaume-Uni le premier pays à autoriser ce procédé. Cette décision, approuvée par 382 députés tandis que 128 ont voté contre, doit encore être validée par la Chambre des Lords le 23 février, une étape considérée comme une formalité.
Environ 125 bébés naissent chaque année en Grande-Bretagne avec un dysfonctionnement mitochondrial, transmis par la mère. Les mitochondries sont des petits organites (structures spécialisées) présents dans les cellules qui transforment le glucose en molécule énergétique. Défectueuses, elles provoquent un déficit énergétique pour l’organisme et sont responsables de maladies dégénératives graves telles que le diabète ou la myopathie.
Une technique, développée à Newcastle, permet de bloquer la transmission de la maladie de la mère à l’enfant. Elle consiste à retirer de l’ovule de la mère la mitochondrie défectueuse pour la remplacer par une mitochondrie saine provenant d’une autre femme qui reste anonyme. Après avoir été fécondé par le sperme du père en laboratoire, l’ovule est ensuite implanté dans l’utérus de la mère. Le futur enfant sera porteur de toutes les caractéristiques génétiques de son père et de sa mère puisque l’ADN mitochondrial représente moins d’1 % de la quantité totale d’ADN contenue dans une cellule humaine.
Mais le changement sera permanent et se transmettra de génération en génération, un élément au cœur des crispations que suscite cet acte.
Défenseurs et détracteurs
Pour les défenseurs de la technique, elle constitue une avancée majeure. Cette technique "offre aux familles la première lueur d’espoir d’avoir un bébé qui pourra vivre sans douleur ni souffrances", avait plaidé un collectif d’associations internationales dans une lettre ouverte aux députés. Pour ses opposants, au contraire, elle va trop loin en matière de modification génétique et ouvre la boîte de Pandore de la sélection des bébés.
Plusieurs experts ont également mis en garde contre les risques plus importants pour les enfants conçus de cette manière de développer un cancer.