Les étiquettes de produits à base de viande ne reflètent pas toujours la vérité

Le filet américain préparé doit normalement contenir au moins 70% de viande de boeuf, mais cette obligation est contournée, en appelant "préparé" ou "préparé du chef" une préparation dans laquelle on a augmenté la proportion de viande de porc.

Belga
Les étiquettes de produits à base de viande ne reflètent pas toujours la vérité
©Olivier Pirard

Les étiquettes sur les produits à base de viande ne sont pas toujours fidèles au contenu et peuvent être trompeuses, alerte mercredi le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC). L'association, dont Test-Achats est membre, recommande aux autorités publiques d'appliquer bien plus strictement les règles européennes afin que les consommateurs européens puissent avoir à nouveau confiance dans l'étiquetage. "Tous les produits à base de viande vendus dans l'UE ne sont pas correctement étiquetés ou ne contiennent pas les bons ingrédients", conclut le BEUC sur base de tests menés entre avril 2014 et août 2015 par ses associations membres dans sept pays européens, dont la Belgique.

Les dénominations sur les étiquettes sont parfois utilisées pour vendre aux consommateurs des produits de moins bonne qualité qu'annoncé. C'est le cas en Belgique, par exemple, avec le filet américain préparé, qui doit normalement contenir au moins 70% de viande de boeuf, mais cette obligation est contournée, en appelant "préparé" ou "préparé du chef" une préparation dans laquelle on a augmenté la proportion de viande de porc.

Le BEUC déplore en outre que le pourcentage de viande contenue dans les préparations ne soit parfois pas indiqué ou soit incorrecte. L'eau ajoutée à la préparation au delà de 5% n'est également pas toujours spécifiée. Test-Achats a ainsi relevé cette omission pour des "médaillons de porc".

L'étiquetage tire aussi parti de la zone grise de la législation européenne entre les produits ou les préparations à base de viande, seules les dernières pouvant contenir des additifs.

Les consommateurs doivent pouvoir décider lors de leurs achats sur base d'étiquettes "honnêtes, justes et complètes", revendique Monique Goyens, directrice général du BEUC. "Ce n'est pas parce qu'un produit n'est pas cher que l'étiquette doit être trompeuse."

L'association demande aux Etats membres de mieux surveiller l'étiquetage en menant des contrôles plus fréquents, notamment sur la présence d'eau ou d'additifs. La Commission européenne devrait les assister à ce sujet en jouant son rôle de coordination. "C'est actuellement tellement aisé de frauder, alors pourquoi arrêter?", résume Mme Goyens.

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