VIH : un vaccin permettant d’éradiquer la maladie bloqué par le Centre National de Recherche Scientifique
Incompréhension du côté du labo Biosantech, proche d’une solution miracle.
Publié le 03-03-2017 à 13h51 - Mis à jour le 03-03-2017 à 14h24
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Incompréhension du côté du labo Biosantech, proche d’une solution miracle. Le sida fait encore des milliers de morts de par le monde. Pourtant, la recherche a fait d’énormes progrès et le laboratoire Biosantech, de Sofia Antipolis (France), semblait toucher au but en ayant découvert un vaccin permettant d’éradiquer la maladie.
Un conflit d’intérêts politoco-scientifiques semble cependant marquer un coup d’arrêt dans cette avancée majeure. Le Dr Erwann Loret, qui étudie depuis 2013 à Marseille un composé baptisé TAT-OYI (conçu pour s’attaquer à une protéine du VIH qui améliore sa multiplication), se serait vu subitement déporté du projet, selon Corinne Treger, présidente de la société Biosantech. "Le CNRS (Ndlr: centre national de recherche scientifique) a signifié au docteur Loret qu’il devait arrêter ses recherches et stopper toute communication à leur sujet".
De là à voir la pression des lobbies pharmaceutiques qui entendent défendre la rentabilité des traitements tri-thérapeutiques, il n’y a qu’un pas. En effet, l’idée, c’est de non seulement remplacer la très coûteuse tri-thérapie qui stoppe la propagation de la maladie, mais aussi de guérir les patients. Et les résultats sont très encourageants, si l’on en croit l’entreprise.
"Les cellules infectées par le VIH ne sont plus détectables chez une dizaine de patients. Et ce depuis deux ans, ce qui est tout à fait exceptionnel", explique le docteur Loret, en charge des recherches sur ce vaccin chez Biosantech. "Si des épisodes de ce type sont observés parfois chez des patients, cela ne s’était encore jamais produit sur une telle durée."
Pourtant, le Dr Erwann Loret a été interdit par le CNRS de présenter ses travaux. Déjà au printemps 2016, le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) s’était dit "scandalisé" par la communication de BIosantech, arguant qu’il n’existait, à l’époque, aucune "donnée solide en faveur de ce candidat vaccin."
Alors, un tel vaccin pourrait-il être remisé au placard comme le mythique moteur à eau en son temps? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais selon Corinne Treger, "nous n’avons jamais été si proches du but." Espérons que les intérêts de santé l’emporterons sur les aspects purement financiers.