Les Belges ne vont pas assez chez le dentiste, "comportement risqué" selon les spécialistes
Plus d'un adulte sur deux (57,4%) résidant en Wallonie ou en Région bruxelloise n'ont eu aucun contact avec un dentiste en 2016, selon l'analyse des attestations de soins dentaires des membres de la Mutualité chrétienne (MC).
Publié le 20-03-2017 à 14h01 - Mis à jour le 22-03-2017 à 19h35
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Plus d'un adulte sur deux (57,4%) résidant en Wallonie ou en Région bruxelloise n'ont eu aucun contact avec un dentiste en 2016, selon l'analyse des attestations de soins dentaires des membres de la Mutualité chrétienne (MC).
A l'occasion de la journée mondiale de la santé bucco-dentaire - ce 20 mars - la MC rappelle que consulter le dentiste au moins une fois par an est recommandé pour effectuer des soins courants, détecter d'éventuels problèmes aux dents et aux gencives et éviter aussi un remboursement moindre pour de nombreux soins dentaires l'année suivante. "Seuls 42,6% des adultes ont bénéficié d'au moins une prestation en dentisterie en 2016. Ce résultat interpelle parce qu'il est moins bon que l'année dernière (44,1% en 2015) et que, de surcroît, la population a été largement informée et sensibilisée à l'importance de consulter le dentiste en 2016 pour éviter un remboursement moindre pour la plupart des soins dentaires en 2017", déplore Jean Hermesse, secrétaire général de la MC.
C'est dans les provinces du Luxembourg (58%) et du Hainaut (56%) ainsi qu'en Région bruxelloise (56%) et dans la province de Namur (53%), que l'on va le moins chez le dentiste (adultes et enfants réunis). Les provinces de Liège (49%) et du Brabant wallon (48%) s'en sortent mieux. Proportionnellement, les bénéficiaires de l'intervention majorée (statut Bim) sont moins nombreux à avoir consulté le dentiste (35,4%) que les assurés ordinaires (44,3%).
En 2015, un "trajet de soins buccaux" a été introduit dans le remboursement des soins dentaires pour inciter les adultes à consulter régulièrement le dentiste. Ce trajet de soins implique que, pour la plupart des soins dentaires, le remboursement est moindre lorsque l'on n'a pas bénéficié d'une prestation en dentisterie durant l'année civile qui précède, rappelle la MC.
Réaction de la Chambre syndicale dentaire
Au nom de la Chambre syndicale dentaire, Diane Van Cleynenbreugel tient à rappeler que "la bonne santé bucco-dentaire est essentielle à la bonne santé générale et au bien-être de tous. Pour maintenir la bouche en santé, il n’y a pas seulement la visite chez le dentiste mais aussi une bonne hygiène bucco-dentaire, une bonne hygiène de vie et de bonnes habitudes alimentaires. Nous avons lu avec attention que trop peu d’adultes vont régulièrement chez le dentiste. Le trajet de soins n’est à nos yeux pas suffisant pour changer ces habitudes."
Selon elle, "trop peu de gens réalisent l’impact de la santé bucco-dentaire sur la santé générale. Savez-vous qu’une gencive qui saigne non traitée, peut être une des causes de maladies cardiovasculaires ? Savez-vous qu’une gencive qui saigne, non traitée chez la femme enceinte, peut-être à l’origine d’accouchement prématuré. Savez-vous qu’une gencive qui saigne non traitée chez le diabétique, peut déséquilibrer encore plus sa glycémie ? Savez-vous que chez le fumeur la gencive ne saigne plus alors que la maladie des gencives est déjà plus avancée ? Savez-vous qu’une infection en bouche peut-être à l’origine d’une pneumonie par inhalation ? Savez-vous qu’une gencive qui saigne non traitée, peut avoir un lien avec l’apparition du cancer du pancréas ? Savez-vous que le taux de survie du cancer buccal est de 80 % si détecté précocement, et qu’il passe à 50% si il est détecté tardivement ?"Comment détecter le cancer buccal ? Une blessure qui ne guérit pas, qui ne fait pas mal, un gonflement qui perdure."
Enfin, Diane Van Cleynenbreugel tient à rappeler qu'en Europe, 75 000 cas sont détectés par an. "En terme de fréquence, le cancer buccal occupe le 10e rang en Union Européenne et peut avoir des origines diverses dont les principales sont liées à l’abus d’alcool et/ou de tabac, ainsi qu’à certaines pratiques sexuelles. Dans ce dernier cas, l’infection est due au virus du papillome humain (VPH)."