Le premier centre belge de protonthérapie ouvrira à Louvain à la mi-2019

Laurence Dardenne
Le premier centre belge de protonthérapie ouvrira à Louvain à la mi-2019
©IBA

Ce vendredi après-midi a lieu la présentation officielle du bâtiment ParTICLe, en construction.

Pour l’heure, ce n’est encore qu’un trou creusé sur le site du Health Sciences Campus Gasthuisberg à Louvain, mais à la mi-2019, les premiers patients devraient pouvoir être traités dans ce qui sera le premier centre belge de protonthérapie.

Ce vendredi après-midi devait en effet être présentée, en présence de la ministre de la Santé, Maggie De Block, ainsi que des ministres Philippe Muyters et Jo Vandeurzen, cette véritable “prouesse technologique et architecturale”. En termes de sécurité et de radioprotection, la construction de ce centre baptisé ParTICLe nécessite en effet des exigences extrêmement strictes. Constitué de deux bunkers souterrains et d’équipements à la pointe destinés aux traitements et à la recherche, il est le fruit d’une collaboration clinique et scientifique entre cinq hôpitaux universitaires et leurs hôpitaux de réseau (UZ Leuven, KU Leuven, Cliniques universitaires Saint-Luc et UCL, UZ Gent, UZ Antwerpen et UZ Brussel). Il s’agit là d’une première pour notre pays.

Le premier centre belge de protonthérapie ouvrira à Louvain à la mi-2019
©UZ Leuven

Les premiers patients traités à la mi-2019Mi-2019, les premiers patients pourront ainsi recevoir un traitement à Louvain, ce qui leur évitera de se rendre dans des centres à l’étranger, comme c’est le cas aujourd’hui le plus souvent à Heidelberg en Allemagne et à Zurich en Suisse.

Un des avantages de la protonthérapie est qu’elle irradie de manière très ciblée les tumeurs malignes, endommageant dans une moindre mesure les tissus sains. Elle est ainsi particulièrement précieuse pour le traitement du cancer chez les patients pour qui la précision de l’irradiation est encore plus importante que pour la radiothérapie conventionnelle, comme chez les enfants atteints du cancer, mais aussi les adultes souffrant d’un cancer situé près d’organes vitaux tels que le cerveau. On estime entre 150 et 200 le nombre de patients qui pourraient bénéficier chaque année en Belgique de cette forme de radiothérapie, qui demeure fort coûteuse. Un chiffre qui pourrait croître à l’avenir si de nouvelles indications devaient être définies sur base d’études cliniques scientifiques.

Deux bunkers, pour traiter et chercherOutre l’espace destiné aux traitements, le nouveau centre comprendra un bunker distinct dédié à la recherche. Chaque bunker étant équipé de son propre accélérateur de particules ou cyclotron, il sera possible de travailler en parallèle en journée. En outre, grâce aux réseaux qui s’articulent autour des cinq hôpitaux universitaires, ParTICLe pourra collaborer avec 80 pc de tous les centres de radiothérapie de notre pays. Concrètement, cela signifie que si le patient devra se rendre à Louvain pour l’irradiation par protons, son médecin référent restera néanmoins impliqué dans son suivi.

Implanté à Louvain sur le site du Gasthuisberg à proximité de l’actuel service de radiothérapie-oncologie, du département de radiologie, du medical imaging research center et de la médecine nucléaire, le nouveau bâtiment de protonthérapie coûtera, avec les appareils d’irradiation, quelque 45 millions d’euros. Parmi les investisseurs, on compte le cabinet flamand pour l’innovation (5 millions d’euros), Saint-Luc et l’UCL (6 millions d’euros, un montant qui provient en grande partie d’une levée de fonds de mécènes). L’UZ Leuven et la KU Leuven supportent les autres coûts d’investissements dans ParTICLe, alors que les autorités fédérales promettent d’utiliser les moyens actuellement réservés à l’envoi de patients à l’étranger pour rembourser les traitements effectués au centre ParTICLe.

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