La prise d'aspirine fait considérablement chuter le risque de pré-éclampsie
Publié le 30-06-2017 à 17h03 - Mis à jour le 01-07-2017 à 12h45
Prendre de l'aspirine de manière préventive pour éviter ou du moins considérablement limiter le risque de pré-éclampsie sévère: voilà ce que suggère une étude qui vient d'être publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine et à laquelle a participé, pour la Belgique, le CHU Brugmann.
Menée par 14 centres européens, cette étude clinique se base sur des tests pratiqués au premier trimestre de la grossesse auprès d'un groupe de patientes sélectionnées comme étant à haut risque de développer ultérieurement une pré-éclampsie. Cette affection, qui est due à un mauvais fonctionnement du placenta, est caractérisée par une élévation de la tension artérielle accompagnée par une augmentation de la quantité de protéines présentes dans les urines.
La pré-éclampsie touche 2 à 5% des femmes enceintes: elle groupe la pré-éclampsie sévère, pré-terme et la pré-éclampsie survenant à terme (après 37 semaines). La pré-éclampsie sévère représente environ 30 à 40 % de toutes les pré-éclampsies et c'est celle qui est essentiellement visée par l'étude. Et donc moins la pré-éclampsie qui survient à terme et qui a de loin moins de complications.
"Si, dans la majorité des cas, les patientes accoucheront d'un bébé en bonne santé et se rétabliront rapidement, assure ainsi le Pr Jacques Jani, Chef du service gynécologie-obstétrique au CHU Brugmann, la pré-éclampsie représente malgré tout encore aujourd'hui une cause importante de décès et de complications sévères chez la maman et le foetus". D'après la Pré-eclampsia Foundation, quelque 76000 femmes enceintes et 500000 bébés meurent chaque année dans le monde suite à la pré-éclampsie et les problèmes liés à l'hypertention artérielle pendant la grossesse.
La prise d’aspirine à 150 mg fait chuter de 82% le risque de pré-éclampsie
Se basant sur des tests pratiqués au premier trimestre de la grossesse, l'étude démontre que la prise d’aspirine à 150 mg fait chuter de 82% le risque de pré-éclampsie survenant avant 34 semaines et de 62% celle survenant avant 37 semaines.
"Après plus de 30 ans d’études portant sur cette maladie, cette découverte va probablement constituer un tournant capital dans la prise en charge de la grossesse, estiment les auteurs de l'étude. Elle induira comme impacts directs la diminution du nombre de décès et de handicaps liés à la maladie et par conséquent des répercussions économiques positives sur les systèmes de santé".