Quelle est la bonne tactique pour faire la nique aux tiques pendant les vacances? (Témoignage)

Laurence Dardenne

Camps de vacances, camping, scoutisme... gare aux tiques!

Prévenir, inspecter, réagir et surveiller : voila les quatre actions nécessaires pour se protéger des tiques, selon l'Agence pour une vie de qualité (AVIQ) qui lance une campagne de sensibilisation et d'information sur les tiques. Notamment compétente pour la promotion et la prévention de la santé, l'AVIQ a élaboré une affiche et un flyer reprenant les bons réflexes à avoir en cas de morsure, publications qui seront diffusées via les pharmacies et les médecins généralistes situés en Wallonie, ainsi que par les mouvements de jeunesse.

Quelle est la bonne tactique pour faire la nique aux tiques pendant les vacances? (Témoignage)
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S'ils sont présents tout au long de l'année, pour être actifs, ces parasites hématophages (se nourrissant de sang) de la famille des arachnides acariens ont besoin d'une température d'au moins 10 à 12°. Sous nos latitudes, il s'agira donc de s'en méfier plus particulièrement de mars à octobre, par temps chaud et humide. Plus l'hiver aura été doux, et plus nombreuses seront les tiques. Qu'on se le dise!

Voici donc ce qu'il faut savoir sur les tiques:

1. Où risque-t-on le plus de les rencontrer?

Le milieu naturel (forêts, réserves naturelles, parcs, endroits ombragés, prairies, dunes, espaces verts urbains, voire jardins privés...), le type de végétation (hautes herbes, fougères...) et la disponibilité des hôtes (rongeurs, gibier…) sont les facteurs qui déterminent leur présence et leur abondance. Pour connaître les régions qu'affectionnent les tiques en Belgique, il suffit de se rendre sur le site de l'Institut scientifique de santé publique (ISP) à l'adresse www.TiquesNet.be. On y trouvera des cartes reprenant les notifications de morsures de tiques dans notre pays au cours de la semaine écoulée, du mois passé et de l'année précédente.Ainsi, d'après les signalements effectués par les personnes mordues elles-mêmes ou par une personne de leur entourage au cours de l’année 2016 (première année pour laquelle des données complètes sont disponibles), le plus grand nombre de morsures a été enregistré dans la province d’Anvers, suivie des provinces du Limbourg, du Brabant flamand et du Luxembourg. Pour ce qui est des Régions, c’est la Flandre qui compte la majorité des morsures (57,5 %), suivie par la Wallonie (41,6 %). Le nombre de morsures signalées en Région de Bruxelles-Capitale reste très limité (0,9 %). Au total, 9700 morsures ont été enregistrées. La majorité des signalements (66,7 %) porte sur des morsures survenues dans un rayon de 5 km autour du lieu d’habitation.

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Pour chaque morsure contractée, le site invite en effet les particuliers à enregistrer de manière anonyme l'endroit où la tique a sévi. De même, en s'inscrivant sur TiquesNet.be, il est possible de participer à un suivi continu. Dans ce cas, un e-mail sera envoyé chaque mois rappelant d’enregistrer des morsures éventuelles ou la survenue d’un érythème migrant (rougeur grandissante).

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2. Comment peut-on essayer de les éviter?

Connaissant les endroits que ces bestioles affectionnent, on s'y aventurera les membres protégés de vêtements clairs (qui permettront de repérer plus rapidement les tiques pas encore fixées sur la peau) et couvrants (manches longues, pantalons, chaussures hautes, bottes...) ainsi que de répulsif pour insectes type DEET (30-50 %) ou autre sur la peau exposée (à renouveler toutes les 2-3 heures). Rester sur les chemins balisés permettra aussi dans une certaine mesure d'éviter ces mauvaises rencontres.

3. Que faire de retour de promenade ou de toute activité extérieure?

De haut en bas, dans les moindres recoins, dans les plis de l'aine, les aisslles, les creux du genou, derrière les oreilles ou dans le cou, le corps devra être scrupuleusement inspecté de retour de balade ou de toute autre activité au grand air.

4. Comment s'en débarrasser le cas échéant?

En cas de morsure, il faut enlever la tique aussi rapidement que possible avec une pince adaptée sans en comprimer le corps arrière. Ni éther, ni alcool, ni vaseline! Ensuite, il est important de désinfecter la zone de morsure.

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5. Et après, comment surveiller?

Une surveillance pendant 30 jours est nécessaire. Dans les 3 à 30 jours, peut apparaître à l'endroit de la morsure, une tache rouge qui grandit de jour en jour, parfois avec un centre plus clair. En cas d'érythème migrant (rougeur grandissante sous forme d'anneau rouge autour de la morsure) ou de symptômes grippaux, maux de tête, fièvre, douleurs et gonflements articulaires..., il s'agit dans tous les cas de consulter un médecin généraliste.
L'érythème migrant ne doit pas être confondu avec la réaction à la morsure. Faisant moins de 5 cm de diamètre avec des bords mal délimités et ne grandissant pas, celle-ci se manifeste généralement dans les deux jours.

6. Faut-il s'inquiéter?

Oui et non.De façon générale, une morsure de tique est inoffensive et ne provoque qu’une réaction locale temporaire (rougeur et démangeaisons). Toutes les tiques ne sont pas infectées et porteuses de pathogènes (virus et bactéries). On estime généralement à 10% le pourcentage de tiques infectées (par la bactérie Borrelia) en Belgique. Et, une tique infectée ne transmet pas nécessairement de maladie. Le risque de transmission de la bactérie augmente avec la durée d'attachement de la tique. Si celle-ci est retirée dans les 12 à 24 heures suivant la morsure, le risque d'infection est faible. Après une morsure de tique, on considère que le risque de développer la maladie est d’environ 1 à 2 %. Enfin, la maladie de Lyme (ou borreliose, la plus fréquente transmise chez l'homme par une tique infectée) peut être traitée de manière efficace avec une cure d'antibiotiques,d'une durée maximale de 28 jours. Cela, pour autant que l'on intervienne à temps.

7. Comment diagnostique-t-on la maladie?

Le diagnostic est basé sur une analyse de sang à la recherche des anticoprs contre la bactérie.

TÉMOIGNAGE

Tout a commencé fin novembre dernier. “Tom s’est plaint de douleurs diffuses au niveau du flanc, du ventre et du dos, au point de ne plus pouvoir dormir ou s’asseoir dans un fauteuil”, nous raconte Annick, sa maman, qui pense à une déchirure musculaire alors que son fils âgé de 11 ans rentrait d’un entraînement de tennis. Mais les plaintes du fiston se font de plus en plus vives. Une échographie ne révèle rien. Le médecin ne voit pas davantage ce qui se cache derrière ces douleurs. On conseille d’aller consulter un psy. “C’est dans la tête”.

A l’oeil, la maman observe tout de même un petit bouton et attire l’attention du généraliste sur une tache rouge qui semble s’agrandir sur la peau à l’endroit du mal. Informée sur la maladie de Lyme, Annick insiste pour que l’on fasse une prise de sang qui va s’avérer positive.

Antibiotiques sous perfusion Le diagnostic est posé et une cure d’antibiotiques par voie orale administrée. Mais au bout d’une dizaine de jours, Tom se plaint à nouveau de ne plus pouvoir boire même avec une paille en bouche. “Il était défiguré par une paralysie faciale”, poursuit sa maman. Dès ce moment, on passe aux antibiotiques sous perfusion pendant 10 jours.

Aujourd’hui, Tom va bien. “Personne ne peut me dire si la maladie va réapparaître un jour, nous confie encore Annick, quelque peu inquiète et dubitative. On me dit que, normalement, cela ne reviendra pas. Mais j’en doute”.

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