Le débat sur le glyphosate s’enflamme au sein de l’UE

L’Institut allemand auteur du rapport d’évaluation avoue à demi-mot le plagiat de Monsanto.

CdM
Le débat sur le glyphosate s’enflamme au sein de l’UE
©AP

La licence européenne du glyphosate, herbicide le plus utilisé au monde, expire fin 2017 et le débat sur son renouvellement s’enflamme. Invité par le Parlement européen (PE) à une audition publique le 11 octobre sur les Monsanto Papers, le géant des pesticides a refusé catégoriquement arguant que l’Institution n’était pas un lieu où discuter de tels sujets. Ni une ni deux, la conférence des présidents du PE a décidé à l’unanimité, jeudi matin, d’interdire l’accès au Parlement européen aux représentants de la firme américaine. "Monsanto veut pouvoir accéder au Parlement uniquement lorsque ça l’arrange, pour défendre ses intérêts derrière des portes fermées, mais pas pour débattre démocratiquement lors d’une audition ouverte, a constaté Philippe Lamberts, le coprésident des verts. Le Parlement a donc décidé de ne pas se laisser dicter les termes du dialogue."

Pas de plagiat, selon l’UE

Monsanto est notamment accusé d’avoir influencé les évaluations de dangerosité de son herbicide, le Roundup en écrivant des études scientifiques ensuite signées par des académiques pour leur donner une apparence d’indépendance, et en faisant pression sur les agences publiques chargées d’évaluer les risques des produits. Le 15 septembre, "La Libre" montrait que plus d’une centaine de pages cruciales du rapport européen d’évaluation du glyphosate étaient copiées-collées du document rédigé par la Glyphosate Task Force, un consortium d’entreprises guidé par Monsanto. L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a réagi sur le mode "ce n’est pas nous mais le BfR", l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques, auteur du rapport. Lequel récuse le plagiat et répète avoir revu, vérifié et analysé en profondeur chaque étude scientifique mais précise toutefois en fin de communiqué : "Quand les demandeurs (l’industrie, NdlR) citent des études correctement ou les interprètent correctement d’un point de vue scientifique et méthodologique, les autorités européennes n’ont pas de raison de réécrire leurs déclarations." En d’autres termes, si le BfR était d’accord avec l’analyse de Monsanto, il a simplement repris leurs conclusions et a endossé leurs analyses sans préciser la source. Cela s’appelle du plagiat.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...