Reconnaître un lion, tracer l'heure, calculer 100-7... Voici le test cognitif qu'a passé Donald Trump pour rassurer ses détracteurs
Publié le 17-01-2018 à 13h24 - Mis à jour le 18-01-2018 à 14h46
Dessiner l'heure sur une horloge, savoir nommer un lion ou un dromadaire ou encore donner le point commun entre un train et un vélo: voici à quoi ressemblaient les épreuves auxquelles a été soumis le président américain Donald Trump pour détecter d'éventuels troubles cognitifs.
Le dirigeant a obtenu le score maximum de 30/30 à ce test du "Montreal cognitive assessment" (Moca). "Il n'y a absolument aucun signe d'un quelconque problème cognitif", a ainsi conclu le médecin de la Maison Blanche, Ronny Jackson, en précisant que M. Trump avait lui-même demandé à effectuer ce test pour faire taire les spéculations.
Troubles légers à détecter
L'examen, conçu par le docteur Ziad Nasreddine et publié en 2005, est un des plus utilisés dans le monde pour dépister les personnes souffrant de dysfonctionnements cognitifs, en particulier quand il paraît s'agir de troubles légers. Toute inquiétude peut être levée au-delà de 26/30.
Existant en de nombreuses versions et langues, il consiste en un court questionnaire d'une page destiné à mesurer entre autres la mémoire, les fonctions exécutives, les capacités d'abstraction, la concentration, le langage, le calcul, l'orientation dans le temps et l'espace. La durée du test est d'environ 10 minutes.
Les personnes examinées ont instruction de copier un cube, dessiner une horloge indiquant une heure spécifiée (avec une note distincte pour le contour, les chiffres et les aiguilles), reconnaître trois animaux (par exemple un lion, un rhinocéros et un dromadaire), selon un modèle type mis à disposition sur le site internet officiel du Moca.
Elles doivent ensuite répéter une liste de mots (comme visage, velours, église, marguerite, rouge) et de chiffres, se les remémorer un peu plus tard, et exécuter une série de soustractions faciles de type 100-7, puis 93-7 et ainsi de suite.
L'épreuve du langage réussie
Si ses détracteurs lui reprochent un vocabulaire limité, le chef d'Etat américain a réussi haut la main l'épreuve du langage, selon le médecin. Il n'a ainsi eu aucun problème pour redire des phrases telles que: "Le colibri a déposé ses oeufs sur le sable", ou pour énumérer en une minute le maximum de mots débutant par la même lettre.
Parmi les autres exemples de questions: "dites-moi en quoi une montre et une règle se ressemblent", un train et une bicyclette.
Enfin, Donald Trump devait donner le jour, le mois et l'année, de même que l'endroit et la ville où il se trouvait.
Les interrogations sur les capacités mentales de l'hôte de la Maison Blanche ont été relancées par un récent livre, qui assure que l'entourage du président doute de sa faculté à gouverner. Des compétences que le test du Moca, s'il est unanimement reconnu dans son domaine, ne prétend cependant pas jauger.
Feriez-vous aussi bien que Donald Trump ? Un exemplaire du test est en tous cas disponible en français via ce lien.

Non à la "psychiatrie de tabloïd"
Après avoir rencontré le président, le docteur Ronny Jackson, médecin de Maison Blanche a commenté les résultats des examens lors d'un long échange avec les journalistes au cours duquel il a répondu avec moult détails aux questions sur l'état de santé du président de 71 ans.
Le médecin de la Maison Blanche, qui a également suivi Barack Obama lorsqu'il était au pouvoir, a précisé qu'il n'y avait pas à ses yeux de nécessité de mener des tests d'évaluation cognitive mais qu'il avait procédé à ces derniers à la demande du président lui-même, soucieux de faire taire les spéculations.
Mettant en garde contre "la psychiatrie de tabloïd", il a assuré n'avoir aucune raison de penser que le président avait des problèmes de raisonnement.
Les interrogations sur les capacités du milliardaire de New York ont été relancées par le livre polémique du journaliste Michael Wolff qui dresse un portait au vitriol de l'ancien magnat de l'immobilier, assurant que son entourage doute de sa capacité à gouverner.
Donald Trump lui-même a vigoureusement contesté l'idée, assurant sur Twitter que ses "deux atouts" tout au long de sa vie avaient toujours été sa "stabilité mentale" et le fait d'être "très intelligent". Il s'était, à cette occasion, auto-qualifié de "génie stable".
En surpoids, Donald Trump jouit néanmoins "d'une excellente santé"
De manière générale, le médecin de la Maison Blanche a dressé mardi le tableau d'un Donald Trump en "excellente santé" et qui devrait le rester jusqu'à la fin de son mandat, voire d'un deuxième s'il est réélu en 2020.
Seul petit bémol au milieu d'une série d'indicateurs au vert: le 45e président américain de l'histoire, 108 kg pour 1m90, doit surveiller sa ligne et faire un peu plus d'exercice.
A ce stade, on peut effet considérer qu'il est en surpoids, tout proche du stade de l'obésité, selon la classification de l'OMS. Donald Trump est en effet connu pour son amour des steaks au ketchup, du fast-food en général et des hamburgers en particulier. Dans son livre Fire and Fury, Michael Wolff raconte que le président a l'habitude d'en manger le soir, seul dans son lit. Et que cet amour du hamburger vient en fait de ce qu'il a peur d'être empoisonné.
Le Dr Jackson, qui a examiné M. Trump pendant environ quatre heures vendredi à l'hôpital militaire de Walter Reed, dans la banlieue de Washington, a insisté sur "l'excellente santé cardiaque" du président qui, a-t-il souligné, n'a jamais bu et jamais fumé.
"Il est apte à exercer ses fonctions. Je pense qu'il le restera jusqu'à la fin de son mandat et même jusqu'à la fin d'un autre mandat s'il est réélu", a-t-il ajouté.
'Il ne vivra pas jusqu'à 200 ans...'
Comment évalue-t-il l'état de santé de M. Trump par rapport à la moyenne des personnes de son âge ? "Sur la base de ses tests cardiaques, il est indiscutable qu'il est dans une excellente catégorie", a-t-il répondu. "Il a beaucoup d'énergie, d'endurance", a-t-il encore dit, évoquant des "gènes extraordinaires".
Assurant que M. Trump souhaitait perdre entre 4 et 7 kg au cours de l'année à venir, il a assuré qu'il allait prêter une attention particulière à son alimentation.
"On va y travailler, nous ferons des progrès, je ne suis pas inquiet". Interrogé sur le mode de vie du président, il a souligné qu'il ne dormait pas beaucoup, "en moyenne "4 ou 5 heures par nuit". Est-il stressé ? "Il a une capacité singulière à juste se lever le matin et à repartir à zéro (...) Cela l'aide au niveau du stress".
Télévision, golf...
Mais le médecin de la Maison Blanche a aussi habilement esquivé les questions de journalistes moins strictement médicales. Le président, dont le goût pour la télévision est connu et suscite des interrogations sur le temps qu'il passe à travailler ses dossiers, passe-t-il trop d'heures devant le petit écran ? Pas de réponse. Le médecin a-t-il comptabilisé le nombre d'heures passées sur le green de golf, sujet sur lequel la Maison Blanche reste toujours très évasive? "Non", a-t-il répondu, tout en soulignant que c'était un exercice salutaire comme un autre.
Quid de l'espérance de vie de Donald Trump? "Il ne vivra probablement pas jusqu'à 200 ans...", a répondu le docteur Jackson dans un sourire.