Et si la prise de poids était notamment causée par des produits chimiques?
- Publié le 15-02-2018 à 16h22
- Mis à jour le 15-02-2018 à 19h07
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Une étude américaine, publiée dans la revue PLOS Medicine, vient de démontrer que des produits chimiques utilisés dans les emballages alimentaires, dans les vêtements ou sur les poêles anti-adhésives, feraient grossir. Cette découverte inquiétante aurait un impact plus fort chez les femmes, en interférant avec le métabolisme, rapporte le HuffingtonPost.
Qi Sun, principal auteur de l'étude et chercheur au département nutrition de l’Université d'Harvard, explique que cet impact est causé par les substance perfluoroalkyles, une sorte de produit chimique. "Pour la première fois, nos résultats ont permis de découvrir un nouveau cheminement par lequel les PFASs (les substances perfluoroalkyles) pourraient interférer avec la régulation de la masse corporelle chez les humains et de ce fait contribuer à l'épidémie d'obésité." Ces éléments chimiques sont pourtant utilisés depuis de nombreuses années dans les produits vestimentaires et alimentaires.
2 kilos de plus
Pour faire cette découverte, les chercheurs ont réanalysé les résultats d'une expérience des années 2000. Des régimes avaient été suivis durant deux ans par des personnes obèses ou en surpoids. Plus de 600 participants ont dû mesurer leur perte de poids et le taux de PFASs présent dans leur sang. Les intervenants ont perdu en moyenne 6,4 kg durant les six premiers mois, mais en ont repris 2,7 sur le reste de la période. "Ceux qui ont repris le plus de poids sont aussi ceux qui avaient les taux les plus importants de PFASs dans le sang. Et ce lien était plus fort chez les femmes." Celles-ci ont repris en moyenne deux kilos de plus que les autres, dont le taux de PFASs était bas.
Pour Philippe Grandjean, co-auteur de l'étude, "les résultats indiquent que le fait de limiter ou éviter l'exposition aux PFASs pourrait aider les gens à garder une masse corporelle stable après une perte de poids, en particulier chez les femmes".
L'Autorité européenne de sécurité des aliments se veut rassurante. Elle explique qu'en Europe, l'exposition à ces substances se trouve bien en dessous de la dose journalière admissible. De nouvelles études vont êtres mises en place pour confirmer ce lien.