Débat autour du danger de la fraise espagnole sur la santé
La Commission européenne n’a pas bougé, malgré le scandale dénoncé par un fraisiculteur français...
Publié le 19-04-2018 à 13h07 - Mis à jour le 19-04-2018 à 14h39
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La Commission européenne n’a pas bougé, malgré le scandale dénoncé par un fraisiculteur français... En mars 2017, un petit producteur de fraises bio du nord de la France avait porté plainte auprès de la Commission européenne contre l’Espagne, qu’il accusait - et accuse toujours - de concurrence déloyale en utilisant des pesticides interdits par l’Europe. Et pas n’importe quels produits car ceux qu’il avait découverts en visitant une exploitation du sud de l’Espagne sont avant tout dangereux pour la santé. Il a constaté qu’il s’agissait d’utiliser des traitements d’enosulfan, un insecticide radical connu pour ses effets néfastes sur le système nerveux central.
Jean-Claude Terlet dénonçait cet usage permettant de se débarrasser des nuisibles à très bon prix et d’augmenter les rendements. Pas étonnant, selon lui, de voir les producteurs ibériques inonder nos marchés de fraises à des prix défiant toute concurrence.
À l’heure actuelle, la situation est au point mort. "Notre demande de contrôler les exploitations espagnoles a été envoyée, il y a des mois, mais rien ne bouge depuis lors", constate Jean-Claude Terlet. "Néanmoins, nous n’allons pas lâcher l’affaire et insister de nouveau auprès de la Commission européenne car la manière dont sont cultivées ces fraises espagnoles est un scandale."
C’est le cas également pour la députée européenne MR Frédérique Ries qui, suite à l’avertissement d’une maman concernant sa fille de six ans qui avait subi un choc anaphylactique après avoir consommé des fraises espagnoles, avait demandé le 3 avril 2017 une intervention de la Commission.
Cette dernière a répondu deux mois plus tard en stipulant que le rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments relatif aux contrôles de résidus de pesticides réalisés en 2013 n’a pas identifié de risque sanitaire aigu selon lequel des résidus de pesticides dépassant le plafond légal autorisé ont été détectés dans des fraises en provenance d’Espagne. Pas plus qu’il n’a identifié de problème particulier concernant la non-conformité des fraises espagnoles.
Ce taux s’est établi à 1,6 %, soit un taux inférieur à la moyenne de 2,5 % mise en évidence dans les échantillons de fraises provenant de différents pays. Aucun des échantillons de fraises venant d’Espagne contrôlés en 2014 et en 2015 n’a dépassé les limites maximales de résidus pour les pesticides susmentionnés.
De plus, aucune alerte n’a été envoyée à la suite de contrôles routiniers ou aléatoires effectués sur des fraises ibériques.
Pourtant, ce n’est pas suffisant. La députée, affligée de voir qu’on joue avec la santé des Européens, ne veut en aucun cas tirer cette affaire sur la longueur. Elle souhaite rapidement remettre un coup de pression auprès de la Commission pour résoudre au plus vite ce scandale. Affaire à suivre.