"Le système de santé ne peut pas s’occuper que des ‘bons’ citoyens"

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"Le système de santé ne peut pas s’occuper que des ‘bons’ citoyens"
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Ri De Ridder, ex-directeur général à l’Inami, a pris lundi la présidence de l’ONG Médecins du Monde.L’ancien directeur général de l’Inami, Ri De Ridder, a été élu à la tête de Médecins du Monde par son conseil d’administration, a annoncé lundi l’organisation non gouvernementale. Son leitmotiv pour les trois prochaines années : simplifier un système de soins trop disparate et lutter contre une politique de médicaments coûteuse.

Il fut directeur général du Service de soins de santé de l’Inami pendant 12 ans, avant de tirer sa révérence le 16 avril dernier. L’heure est à présent à de nouveaux défis pour Ri De Ridder, et cette fois au sein de Médecins du Monde.

Son mandat de trois ans à la présidence de l’association sera marqué par plusieurs combats, annonce-t-il d’emblée. L’accessibilité aux soins constitue le premier d’entre eux. "Le système de soins de santé belge est bon, sauf pour ceux qui ne répondent pas à la norme, déplore Ri De Ridder. Les personnes vivant dans la pauvreté, les sans-abri, les demandeurs d’asile, les sans-papiers, les prisonniers : il existe un système différent pour chacun, avec des obstacles pour l’accès aux soins." Le nouveau président plaide dès lors pour une simplification de ces systèmes, pour plus d’efficacité et moins de dépenses.

Médicaments : "Des prix démesurés"

Egalement dans sa ligne de mire : le monopole de l’industrie pharmaceutique, qui impose des prix "démesurés" pour des médicaments innovants. "Notre pays paie plusieurs dizaines de milliers d’euros par personne pour certains médicaments, avec des marges gigantesques pour les producteurs, pointe l’ancien directeur de l’Inami. Ce n’est pas viable plus longtemps. Cette année, le budget pour les médicaments a été dépassé de 300 millions d’euros."

Enfin, l’ex-médecin, qui a aussi œuvré au ministère de la Santé et des Affaires sociales, s’effraie de l’individualisme qui grignote de plus en plus la solidarité interpersonnelle. "Nous ne pouvons pas évoluer vers un système de soins de santé qui ne s’occupe que des ‘bons’citoyens" et exclut les sans-abri, les sans-papiers mais aussi les fumeurs ou les personnes en surpoids. "La santé d’une société se juge par sa manière de traiter les personnes les plus vulnérables." (Belga)

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