Aeolus: le premier satellite qui doit prévoir les événements climatiques extrêmes
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Publié le 24-08-2018 à 11h11 - Mis à jour le 24-08-2018 à 11h14
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Le premier satellite d’observation des vents de l’atmosphère par laser est bien arrivé dans l’espace, et à la place prévue, à 320 km au-dessus de nos têtes.
Aeolus - Eole en français, le dieu grec gardien du vent - a été placé sur orbite mercredi soir depuis Kourou en Guyane française. Le lancement a eu lieu comme prévu à 23 h - 20 h belge - après un report de 24 heures en raison des conditions météo. Aeolus est la "première mission spatiale destinée à la mesure des vents sur l’ensemble du globe terrestre", a précisé Arianespace, société chargée du lancement.
Aeolus sondera l’atmosphère avec un laser puissant et devrait ainsi nous aider à améliorer la recherche climatique et les prévisions météorologiques, selon l’Agence spatiale européenne, responsable du projet. Le satellite est équipé d’un instrument comprenant deux lasers de haute précision baptisé Aladin, lequel sondera les basses couches de l’atmosphère terrestre (jusqu’à 30 km d’altitude) afin de réaliser une cartographie des vents sur toute la surface de la Terre.
Concrètement, Aeolus aidera par exemple à préciser comment le vent influence l’échange de chaleur et d’humidité entre la surface terrestre et l’atmosphère, ce qui est important pour comprendre le changement climatique à long terme. En ce qui concerne les prévisions météorologiques, Aeolus améliorera entre autres la prédiction de fortes tempêtes dans l’hémisphère Nord, à une latitude moyenne.
La mission aidera aussi à prédire les événements climatiques extrêmes comme El Niño, qui peuvent affecter la planète à un niveau global. "Certes, nos prévisions météorologiques quotidiennes comportent déjà des informations sur les vents, mais les mesures directes sont trop parcellaires", explique-t-on au Centre spatial de Liège (CSL), qui dépend de l’université de Liège. "Or, les scientifiques et les météorologues ont besoin d’obtenir des données précises à intervalles réguliers sur les vents pour comprendre les systèmes qui influent sur le temps et le climat et améliorer leurs prévisions. Aeolus sera le premier satellite à leur fournir ces informations." Aeolus et son instrumentation à technologie laser ont passé une batterie d’essais au Centre spatial de Liège, où les conditions de l’espace ont été reproduites.
Au total, l’engin a été testé sous vide cinquante jours d’affilée. En l’espace de 50 ans d’activités spatiales, le CSL recevait un satellite complet pour la deuxième fois.