Ce qu'il faut savoir sur le choléra
Publié le 29-08-2018 à 11h02 - Mis à jour le 30-08-2018 à 22h56
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Si le choléra ne représente plus une réelle menace dans les pays où les règles élémentaires d’hygiène sont respectées, la maladie reste endémique (c’est-à-dire, sévissant de manière permanente) dans de nombreux pays d’Afrique, ou encore en Inde.

1. Quels sont les modes de transmission et les symptômes de la maladie ?
Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. La transmission est donc essentiellement et étroitement liée à un accès inapproprié à l’eau potable et à des installations d’assainissement. La durée d’incubation est courte, de moins de 12 heures (en situation épidémique) à cinq jours. Si, malgré la présence du bacille dans les selles pendant 7 à 14 jours, la plupart (75 %) des sujets infectés ne présentent aucun symptôme, certains connaissent une évolution moins favorable. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères, le reste étant des cas de choléra typique avec des signes de déshydratation. Le bacille produit une entérotoxine qui provoque une diarrhée abondante, pouvant vite aboutir à une déshydratation sévère et à la mort du sujet si le traitement n’est pas administré rapidement. La plupart des patients présentent aussi des vomissements.
2. En quoi consiste le traitement ?
Facile à traiter, le choléra peut être guéri dans la majorité des cas en administrant rapidement des sels de réhydratation orale. Pour les patients gravement déshydratés, l’administration rapide de liquide par voie intraveineuse s’impose, ainsi que la prise d’antibiotiques. Chez l’enfant de moins de cinq ans, le zinc est un important traitement d’appoint, qui réduit aussi la durée d’une diarrhée et peut prévenir des épisodes ultérieurs.
3. Dans quelles zones sévit encore cette infection ?
Selon les cas, le choléra peut être endémique ou épidémique. "Une zone d’endémie est une zone où des cas de choléra confirmés ont été détectés pendant trois des cinq dernières années, une transmission locale étant établie (ce qui signifie que les cas ne sont pas importés), explique l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par flambée (nombre de cas supérieur aux attentes)/épidémie de choléra, on entend la survenue d’au moins un cas confirmé de choléra, la transmission locale étant attestée dans une zone où le choléra ne sévit pas habituellement." Les zones à risque typiques sont les bidonvilles périurbains, les camps de réfugiés ou de personnes déplacées. En 2016, 38 pays ont déclaré un total de 132 121 cas, dont 2 420 mortels. "La discordance entre ces chiffres et l’estimation de la charge de morbidité vient du fait que de nombreux cas ne sont pas recensés en raison des limitations des systèmes de surveillance et des craintes de répercussions négatives sur le commerce et le tourisme", note l’OMS.
4. Quelles actions mettre en place pour prévenir le choléra ?
Pour lutter contre la maladie, la prévenir et ainsi diminuer la mortalité, l’OMS préconise une approche multidisciplinaire, associant la surveillance, l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène, la mobilisation sociale, le traitement de la maladie et les vaccins anticholériques oraux. "La surveillance du choléra doit faire partie d’un système intégré de surveillance des maladies prévoyant le retour de l’information vers le niveau local et son partage au niveau mondial, souligne à ce titre l’OMS. Pendant les flambées, des campagnes de sensibilisation doivent être organisées et des informations transmises aux communautés sur les risques potentiels et les symptômes du choléra, sur les précautions à prendre pour se protéger contre la maladie, quand et où notifier les cas, ainsi que sur la nécessité de consulter immédiatement lorsque les symptômes apparaissent. […] L’engagement communautaire joue un rôle clé pour les modifications à long terme des comportements et pour la lutte contre le choléra."