Combien sommes-nous à prendre le temps de faire une pause à midi? Et surtout, qu'en faisons-nous?
Publié le 13-12-2018 à 06h42 - Mis à jour le 13-12-2018 à 08h58
On devrait, théoriquement, tendre vers les 100%. Et pourtant, seuls 67% des employés belges prennent chaque jour leur pause-déjeuner. Pire, chez les indépendants, ils sont à peine 53 % à prendre de manière quotidienne le temps de manger; 10 % d'entre eux ne prenant même jamais de pause à midi.
C'est en effet ce qui ressort du nouveau volet de l'Enquête nationale du bonheur, menée auprès de plus de 1000 Belges par l’Université de Gand (UGent) et l'assureur-vie NN. Laquelle révèle aussi que les pauses-lunch des travailleurs belges deviennent de plus en plus courtes. "Auparavant, on prenait parfois le temps d’aller manger au restaurant, mais aujourd’hui 64 % des employés ne prennent pas plus d’une demi-heure de pause sur le temps de midi, peut-on lire dans le rapport, qui signale aussi que près d’ 1 ouvrier sur 4 (27 %) prend moins d’un quart d’heure pour son repas de midi.
Outre la quantité, ce qui pose problème c’est la qualité de la pause-déjeuner. D'après ce sondage, seuls 42 % des Belges interrogés prennent le temps de bavarder avec des collègues sur la pause de midi, tandis que 29 % préfèrent surfer sur Internet, 24 % consultent les réseaux sociaux et 15 % continuent de travailler. Plus malins, 3 % des sondés vont faire du sport et 14 % vont se balader.
Gare à la sollicitation permanente
L’étude met aussi en évidence le fait que nous sommes sollicités à outrance et en continu, principalement par notre smartphone. Ainsi, pas moins de 41 % des travailleurs belges ne se détendent pas pendant leur pause. Pourtant, interrogés sur le sujet, 62 % trouvent qu’il est important de faire une pause. Si 43 % estiment qu’une pause permet de recharger ses batteries, 8 % trouvent que c’est une perte de temps et 7 % pensent que faire des pauses nuit à la concentration.
Seulement 42 % des sondés sont satisfaits des possibilités de faire une pause dans leur entreprise. Près des trois quarts (71 %) des travailleurs déclarent que leur entreprise ne dispose pas d’un endroit convivial pour prendre un café. Chez seulement 14 % des sondés, une personne est encore chargée de distribuer des cafés au travail. Il semble y avoir également un manque criant d’espaces pour faire du sport ou se détendre.
Spécialisée dans le bonheur au travail, Isabelle Hoebrechts plaide pour une autre manière d’aborder les pauses. "Une vraie pause, c’est faire du sport, bavarder et rire avec les autres. Écouter de la musique ou faire une promenade au grand air sont également des moyens de se détendre. (...) Les employeurs peuvent encourager les travailleurs dans leur attitude à l’égard des pauses. Ils pourraient, par exemple, résoudre la problématique autour des smartphones en organisant des ateliers ou des séances d’informations pour faire prendre conscience aux collaborateurs de l’impact négatif que l’usage immodéré du smartphone peut avoir sur le cerveau. Notre cerveau est chaque jour sollicité à l’excès. Mais les conséquences sont latentes et restent invisibles pendant longtemps. De ce fait nous n’agissons pas immédiatement pour contrer ces effets. C’est une accoutumance, à laquelle de nombreuses personnes ne se rendent pas compte être soumises."