Terrains synthétiques : après la polémique, voici le guide des bonnes pratiques
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Publié le 14-02-2019 à 09h23 - Mis à jour le 14-02-2019 à 09h24
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La ministre wallonne des Infrastructures sportives De Bue (MR) rassure sur le risque lié aux terrains.Rassurer. Encore et toujours. Comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises en commission parlementaire. "Il n’y a aucune raison de déconseiller la pratique du sport sur les terrains synthétiques", clame Valérie De Bue (MR), la ministre wallonne des Pouvoirs locaux et des Infrastructures sportives.
À l’occasion du salon des mandataires, ces jeudi et vendredi à Marche-en-Famenne, Mme De Bue annonce la publication d’un guide pratique concernant les terrains en gazon synthétique. Il est disponible dès ce jeudi sur Internet. Cinq cents exemplaires seront aussi imprimés et mis à la disposition des clubs de sport par l’intermédiaire des fédérations ou de l’administration wallonne.
Le cas particulier du SBR
Une polémique était née après la diffusion, le 31 octobre dernier, d’un reportage de la RTBF, dans l’émission Question à la Une, sur le caractère cancérigène des terrains synthétiques. Principalement ceux de foot, de rugby et de hockey qui se multiplient dans le pays - il y en aurait plus de 150 en Wallonie. Davantage que le terrain, ce sont les billes de caoutchouc (des pneus recyclés) versées dessous qui ont suscité l’inquiétude. "La polémique n’était pas neuve, rappelle la ministre. Mais plusieurs études ont montré qu’on ne pouvait établir de lien entre la pratique sportive sur ce type de terrain et le développement de cancers."
Le guide pratique diffusé ce jeudi est divisé en quatre chapitres. Les trois premiers abordent la conception du terrain, sa réalisation et son entretien. Le quatrième est consacré au "cas particulier" des terrains recouverts de billes en caoutchouc (dites SBR) - car des billes ayant une autre composition, du coco ou du liège par exemple, sont aussi utilisées. "Si le remplissage du terrain est fait de SBR, lit-on dans le manuel, les utilisateurs de l’infrastructure et leurs responsables sont invités à vérifier le respect des mesures d’hygiène de base par les joueurs et autres utilisateurs." Rien de révolutionnaire : "se laver les mains après avoir joué et avant de manger", "nettoyer rapidement toute coupure ou éraflure" ou "éviter d’avaler les granulés".
Le guide précise aussi que le versement des subsides wallons pour la construction d’un terrain est conditionné "depuis le mois de mars 2018" - donc avant la publication du reportage de la RTBF - à la réalisation d’une analyse sur la composition des billes et au respect des normes sur la teneur maximale en métaux lourds et en hydrocarbures (de type HAP).
Pour les terrains non subsidiés ou construits avant mars 2018, "un incitant financier est octroyé pour la réalisation de ces tests" (50 % du coût de l’analyse avec un plafond à mille euros), reprend Valérie De Bue. "Si le terrain n’est pas conforme, le club peut recevoir un subside pour le remplacement des billes à concurrence de 85 % du coût de l’opération, au lieu de 75 % comme c’est le cas pour la construction d’un terrain."
Octroi de subsides spécifiques
Les clubs avaient été informés de cette possibilité dès novembre. Selon les chiffres du cabinet de la ministre, il y a eu une trentaine de demandes de subsides pour la réalisation des analyses. Les résultats ne sont pas encore connus. A fortiori, il n’y a pas encore eu de demande de subsides pour le remplacement des billes.
La ministre précise que le reportage de la RTBF, malgré les craintes qu’il a suscitées, n’a pas influencé sa ligne politique. "Dès que j’ai pris mes fonctions ministérielles, mi-2017, j’ai mis sur la table la révision du cadre normatif sur la teneur en HAP et la publication d’un guide pratique." Les nouvelles normes sont entrées en vigueur en octobre 2018. Le guide, lui, était attendu initialement pour janvier 2019. "On voulait un manuel très didactique. Il a fallu plusieurs relectures, termine la libérale. Le but n’est pas que le guide traîne sur une table, mais qu’il soit lu."
Lire le guide sur https ://pouvoirslocaux.wallonie.be