Casques audio, smartphones, bruit ambiant: un jeune sur deux souffrira de troubles auditifs après 40 ans
L’écoute trop forte et répétée de musique sur les smartphones et MP3 aura de graves conséquences à terme.
Publié le 15-02-2019 à 06h57 - Mis à jour le 15-02-2019 à 13h24
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L’écoute trop forte et répétée de musique sur les smartphones et MP3 aura de graves conséquences à terme. C’est une bombe qui n’a pas fait grand bruit et pourtant, elle pourrait faire très mal : selon l’OMS, environ 50 % des jeunes de 12 à 35 ans, soit 1,1 milliard de personnes, risquent à terme de souffrir de pertes auditives en raison "d’une exposition prolongée et excessive à des sons forts".
Pour le professeur Naïma Deggouj, responsable du centre d’audiophonologie aux Cliniques Saint-Luc, le problème des troubles auditifs se fait déjà sentir mais pourrait exploser dans quelque 20 ans. "Le problème de l’exposition excessive au son est très insidieux. En fait, on abîme nos oreilles internes mais c’est très lent. Et une fois que l’audition est perdue, elle ne reviendra pas. Seuls les troubles auditifs aigus peuvent se soigner."
Les usagers de smartphones et lecteurs MP3 sont clairement dans la ligne de mire. "Étant donné que nous disposons du savoir-faire pour prévenir les pertes auditives, il ne devrait pas y avoir autant de jeunes gens qui continuent d’endommager leur audition en écoutant de la musique", a d’ailleurs souligné le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Actuellement, 5 % de la population mondiale, soit 466 millions de personnes dont 34 millions d’enfants, souffrent de pertes auditives ! En Belgique, les chiffres ne sont pas très précis mais on parle de 8.6 % à 16,1 %, de la population qui est concernée par les conséquences actuelles ou futures d’une perte d’audition.
"C’est comme si vous conduisiez sur une autoroute, mais sans compteur ni limite de vitesse dans votre voiture. Ce que nous proposons, c’est que vos smartphones soient équipés d’un compteur de vitesse, d’un système de mesure qui vous informe sur la quantité du son que vous recevez et qui vous indique si vous dépassez la limite." Le docteur Shelly Chadha, un des médecins chercheurs qui a travaillé sur le sujet pour l’OMS, illustre parfaitement bien le problème. Et c’est comme ça qu’en menant leur vie quotidienne, en faisant ce qu’ils aiment, de plus en plus de jeunes se mettent en situation de risque de déficience auditive. Par méconnaissance et absence de garde-fous.
La nouvelle norme , élaborée par l’OMS en partenariat avec l’Union internationale des télécommunications, une autre agence de l’Onu, recommande (sans contraindre) aux fabricants de ces appareils d’inclure dans les smartphones et les lecteurs audio des systèmes permettant d’évaluer les risques liés au volume sonore. Ils permettraient d’informer clairement l’usager sur le niveau sonore et sur la durée d’écoute et de les alerter en cas de danger. Des informations plus complètes que les simples "zones rouges" des iOS et autres messages d’alerte des Androïd.
Autre proposition de l’OMS : introduire un contrôle parental du volume ou encore une limitation automatique du volume.
