Voici quelques-unes des 21 recommandations des experts pour éviter la surconsommation d'antibiotiques
Publié le 04-04-2019 à 07h04 - Mis à jour le 04-04-2019 à 12h53
En Belgique, nous utilisons plus d’antibiotiques que la moyenne européenne. Dans les soins ambulatoires, dans les maisons de repos et dans l’élevage d’animaux destinés à la consommation. Le KCE lance des pistes pour améliorer la situation.
Sans établir d’ordre de priorité, les experts mandatés par le KCE ont formulé 21 recommandations pour améliorer la situation. En voici quelques-unes.
- Développer un plan d’action national "One Health" contre la résistance aux antimicrobiens, qui devrait impliquer tous les acteurs concernés et être régulièrement évalué.
- Renforcer la gestion de l’antibiothérapie dans les hôpitaux aigus.
- Déployer des équipes locales de gestion de l’antibiothérapie dans le secteur ambulatoire, où sont prescrits la majorité des antibiotiques.
- Développer la gestion de l’antibiothérapie dans les maisons de repos, où il existe un sérieux problème de résistance.
- Améliorer la formation professionnelle en matière de prescription et d’usage prudent des antibiotiques, et développer des interventions ciblant les facteurs psychologiques, sociaux et institutionnels du changement comportemental.
- Reconnaître la microbiologie médicale et l’infectiologie comme des spécialités médicales et rémunérer ses avis.
- Améliorer la disponibilité d’antibiotiques anciens/à spectre étroit, qui ne sont pas/plus toujours disponibles sur le marché, obligeant les prescripteurs à les remplacer par des antibiotiques moins optimaux, souvent à large spectre. Or on sait qu’une composante vitale de la lutte contre la résistance antimicrobienne est l’accès au produit antibactérien approprié.
- Délivrer le nombre exact de comprimés d’antibiotiques nécessaires dans les pharmacies publiques, sachant que les conditionnements d’antibiotiques disponibles sur le marché belge sont souvent plus grands que nécessaire pour un traitement, ce qui accroît le risque de garder le surplus à domicile et de recourir par la suite à l’automédication.
- Améliorer l’observance des guides cliniques Evidence-Based en matière de prescription.
- Utiliser la (future) application d’e-prescription obligatoire pour améliorer la prescription prudente d’antibiotiques.
- Envisager l’adoption de mesures structurelles pour améliorer la prescription et l’usage rationnels des antibiotiques.
- Stimuler l’évolution de comportement vers un usage plus prudent des antibiotiques tant dans le grand public que chez les prescripteurs.
Plus spécifiquement dans le secteur vétérinaire
- Renforcer le rôle de conseiller des vétérinaires.
- Suivre l’utilisation des antibiotiques et l’apparition de résistances chez les animaux de compagnie et stimuler la recherche dans ce secteur.
- Rendre superflue l’utilisation des antibiotiques comme moyen d’intensifier la production animale.
- Changer le comportement des gros prescripteurs d’antibiotiques.
- Définir de nouveaux objectifs pour l’usage des antibiotiques dans le secteur vétérinaire.