Le cancer du sein touche 26 femmes chaque jour: quels sont les symptômes et à partir de quand faut-il s'inquiéter?
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Publié le 15-04-2019 à 06h38 - Mis à jour le 15-04-2019 à 07h39
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Un contrôle régulier permettrait de diminuer le nombre de décès. Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez les femmes. On estime qu’une femme sur 11 sera touchée par la maladie au cours de sa vie. Très rarement, celle-ci peut toucher aussi les hommes, concernés dans 1 % des cas. Un phénomène qui n’épargne malheureusement pas la Belgique : chez nous, 26 femmes apprennent chaque jour qu’elles sont atteintes par la maladie, selon Pink Ribbon ASBL, l’organisation nationale de lutte contre le cancer du sein.
Et la Belgique détient un bien triste record mondial avec une proportion de 188 femmes sur 100 000 touchées par le cancer du sein.
Ce dernier se caractérisant par la présence de cellules anormales qui se multiplient de façon incontrôlée.
Dans le cas du cancer du sein, les cellules peuvent rester dans la poitrine ou se répandre dans le corps par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. "Et la plupart du temps, la progression d’un cancer du sein prend plusieurs mois voire plusieurs années. Il faut savoir que c’est le plus diagnostiqué chez les femmes à travers le monde, autant avant qu’après la ménopause", expose Brigitte Boonen, directrice exécutive de Pink Ribbon.
Cette maladie est bien souvent imprévisible. C’est pourquoi l’ASBL Pink Ribbon préconise de se faire contrôler régulièrement. Si le cancer apparaît souvent après 50 ans, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas de jeunes femmes touchées.
Chez nous, la mammographie (l’examen radiographique de seins) est pratiquée tous les deux ans et est gratuite. C’est un test efficace pour le dépistage du cancer du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. "Ce dépistage organisé par l’État connaît un taux de participation en Flandre de 68 % et de seulement 10 % en Wallonie. Il y a une très grande différence. En région wallonne, les femmes participent souvent à des dépistages non organisés et vont chez leur médecin ou gynécologue directement, et passent souvent par des mammographies qui ne sont pas conseillées par rapport au dépistage officiel", explique-t-elle.
D’où l’importance de rappeler chaque année aux femmes concernées d’y participer dès l’âge de 50 ans. Toutefois, même avec un dépistage, on peut passer à côté d’un cancer. Trois cancers sur dix n’existent en effet pas lors du dépistage mais apparaissent dans les deux ans qui suivent.
Mais alors, quels sont les symptômes et à partir de quand faut-il s’inquiéter ? "Un sein qui coule ou qui a une forme anormale peut faire partie des signes alarmants. Et dès qu’on s’en aperçoit, il faut aller voir un médecin", conseille Brigitte Boonen.
Sans vouloir être alarmiste, l’association effectue un maximum de prévention, et surtout auprès des jeunes femmes. "On ne veut pas faire peur aux jeunes femmes non plus, c’est seulement si on détecte quelque chose d’anormal qu’il faut consulter. Notre message est vraiment d’encourager les femmes à investiguer sur leurs seins, on ne veut pas qu’elles soient toutes alarmées pour rien, mais elles doivent peut-être mieux connaître leur poitrine pour être alertées afin de repérer si quelque chose n’est pas normal. Globalement, c’est vrai qu’il y a un manque de connaissance sur ce sujet chez les femmes entre 25 et 40 ans", conclut-elle.

Le risque persiste après 75 ans
Le dépistage organisé du cancer du sein commence à 50 ans et se termine à 69 ans en Belgique. Mais cela signifie-t-il que les risques sont négligeables à partir de 70 ans ?
Pour le Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF), c’est non. Les gynécologues appellent en effet à un meilleur suivi des femmes âgées pour éviter des centaines de décès chaque année.
Vu l’absence de dépistage organisé après 70 ans, de nombreux cancers dans cette tranche d’âge ne sont détectés qu’à un stade avancé.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), alors que le nombre de nouveaux cancers devrait reculer de 5 % chez les femmes de moins de 70 ans d’ici 2040, il pourrait augmenter de 50 % dans la tranche d’âge supérieure, à la faveur du vieillissement de la population.
Il est donc temps de changer la manière dont les patientes mais aussi le corps médical considèrent le dépistage du cancer du sein. En effet, du côté des soignants existe l’idée que les femmes de plus de 75 ans sont “trop âgées pour qu’on les embête avec le dépistage du cancer du sein”, déplore le CNGOF.