Le premier atterrissage martien de la Belgique est reporté à 2022
La Belgique - et l’Europe - aurait dû être de la partie dans cette échappée juilletiste vers Mars. La mission des agences spatiales européenne et russe ExoMars, avec l’instrument belge LaRa, aurait dû aller forer le sol martien. Ce qui aurait constitué le premier atterrissage belge sur Mars est reporté à 2022.
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Publié le 14-07-2020 à 07h06 - Mis à jour le 19-07-2020 à 22h44
“Bien sûr, nous sommes très déçus, avoue Véronique Dehant (Observatoire royal de Belgique), qui supervise LaRa. Mais on est aussi rassurés. C’est mieux de s’assurer que la mission réussisse, car on sait que prendre des risques en spatial, cela ne marche pas.” Les questions posées par ExoMars resteront toujours à la pointe dans deux ans, continue Véronique Dehant. “ExoMars a pour but de faire un forage à 2 mètres de profondeur, et cela ne se trouve sur aucune mission. Ces échantillons du sous-sol vont être analysés pour y détecter des traces de vie présentes soit de traces de vie passée donc fossilisée. Je pense que la vie n’existe plus à la surface martienne. Je ne pense pas qu’on va trouver des traces de vie actuelle, mais je pense qu’on va trouver, à un moment, des fossiles de vie passée. Parce qu’on a eu des conditions d’habitabilité sur Mars, et de l’eau liquide.”
Cette dernière année, ExoMars avait connu “plusieurs problèmes techniques qui avaient nécessité énormément d’énergie : parachutes, ordinateurs de bord... Plusieurs actions devaient encore menées avant le lancement ; elles ont nécessité plus de temps que prévu, et on ne voulait pas prendre de risques. En effet, l’Europe n’a pas encore réussi à atterrir à la surface de Mars et l’Esa voudrait montrer qu’on est capable de le faire. Même chose pour les Russes qui ont connu l’échec avec Phobos. On reste sur deux échecs passés, et on ne peut pas se permettre un échec supplémentaire. A cela s’est ajouté le Covid, et les ingénieurs russes ont été rappelés en Russie.” A qui la faute, pour ce report ? “Les retards sont liés à des problèmes techniques qui n’ont pas été résolus, de part et d’autre. Essentiellement du côté russe, c’est vrai, mais Européens et Russes travaillent ensemble, donc portent tous les deux cette responsabilité, au final. Cela n’a pas été évident d’interagir entre les ingénieurs russes et européens. La manière de travailler est très différente, et trouver une manière commune a pris du temps. Cela a pu jouer aussi.”