Voici la chercheuse belge qui aidera à choisir les trésors à ramener de Mars
La communauté scientifique mondiale met beaucoup d’espoir dans les échantillons de roches martiennes, qui doivent être ramenés par la mission dont la première étape est lancée le 30 juillet. Pour les aider à sélectionner les plus significatifs sur place, la Nasa et l’Esa ont fait appel à un groupe d’une douzaine de scientifiques dont six Américains, un Canadien et cinq Européens, parmi lesquels une Belge.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/f744db9d-4059-49f1-b3ae-ab829b0df5cc.png)
Publié le 14-07-2020 à 07h07 - Mis à jour le 19-07-2020 à 22h41
:focal(848x1285:858x1275)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FW4LWZYFYFHKZPUP4UUEH2YEOI.jpg)
Vinciane Debaille a été sélectionné par l’Esa pour choisir les meilleurs endroits pour prélever les échantillons. La géologue de l’Université libre de Bruxelles travaille déjà en ce moment sur les données existantes, fournies par les sondes déjà lancées qui orbitent autour de la planète. Elle fera la même chose avec les données fournies par Perseverance.
“Les sondes font des analyses à distance du cratère de Jezero, sur la morphologie de l’endroit, mais permettent aussi de livrer des données chimiques. Grâce à cela, nous essayons de faire des cartographies précises de ce qu’on pourrait trouver là-bas. Au plus on veut être précis, au plus cela prend du temps, mais nous restons malgré tout limités car les données à distance sont moins précises. En fonction de ce qu’on espère trouver, on réfléchit en termes de questions scientifiques. Quel échantillon me donnera le plus de réponses scientifiques ? Si je veux étudier la formation de la planète Mars, j’aurai besoin d’un échantillon de lave. Des formes de vie, ce serait plutôt des sédiments déposés dans l’eau, par exemple...”
Dans l’Antarctique
La chercheuse doit sa sélection au fait qu’elle a déjà travaillé sur les météorites martiennes, certaines ramassées de lors de missions antarctiques - “mais c’est frustrant parce qu’on ne sait pas d’où elles viennent à la surface de Mars” -, missions grâce auxquelles elle a aussi appris à travailler à la conservation des échantillons précieux. La chercheuse est enthousiasmée par le programme Mars Sample Return. D’autant qu’il est aussi possible que Vinciane Debaille soit amenée à travailler sur les échantillons à leur retour, même si les premiers laboratoires qui les recevront devront être ultra-sécurisés, car ces échantillons ne seront d’abord pas stérilisés. L’air ne pourra donc ni rentrer ni sortir de ces labos. “On espère évidemment trouver de la vie, mais il faut que cette vie ne soit pas dangereuse pour l’humanité. Et il faut aussi être sûr que la moindre trace de vie trouvée ne soit pas de la contamination terrestre.” Enfin, il faudra trouver un moyen pour stériliser ces “cailloux” pour qu’ils puissent être analysés dans d’autres laboratoires.