Une première à l'Université d'Anvers : "On a obtenu une image claire de ce qui se passe dans le cerveau d'un astronaute"

Le cerveau des astronautes s'adapte à l'apesanteur au cours d'une mission spatiale et ce changement persiste des mois plus tard, indiquant un apprentissage durable, conclut une étude internationale publiée dans la revue Science Advances et relayée par l'Université d'Anvers dimanche.

BELGA

En outre, le fluide cérébral se redistribue dans et autour du cerveau, ce qui peut être associé à des problèmes oculaires dont souffrent souvent les astronautes. Les scientifiques ont cherché à savoir si le cerveau des astronautes subit des changements en observant des IRM (imageries par résonance magnétique) de cosmonautes russes avant et après leur mission dans la Station spatiale internationale (ISS).

"Nous avons développé une nouvelle technique d'imagerie qui nous a permis pour la première fois d'obtenir une image claire de ce qui se passe exactement dans le cerveau de l'astronaute", explique le Dr Ben Jeurissen, de l'Université d'Anvers, qui a collaboré avec des chercheurs des universités de Louvain et de Liège, ainsi que de l'Académie des sciences de Russie. "Nous avons trouvé de premiers indices de neuroplasticité, c'est-à-dire de la capacité du cerveau à s'adapter à un environnement ou à une situation modifiée", poursuit-il.

Les experts ont ainsi découvert des changements dans les principales régions motrices du cerveau. "Cela indique que le cerveau se modifie pour permettre des stratégies adaptées de mouvement en état d'apesanteur", explique le chercheur Steven Jillings. "Cette neuroplasticité était encore partiellement présente sept mois après être revenu sur Terre, ce qui indique un effet d'apprentissage. Cela peut donc être avantageux pour d'autres missions spatiales."

La recherche confirme également les résultats d'autres études récentes: en raison de l'apesanteur, le fluide autour et à l'intérieur du cerveau se redistribue. Plus encore, il ne revient pas tout à fait à son état d'avant la mission.

Ces découvertes sont utiles en vue de missions à long terme, comme celles vers Mars, estime le professeur Floris Wuyts.

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