Etoiles filantes, lumière zodiacale, nuages noctiluques: ces phénomènes époustouflants à découvrir, le nez dans les étoiles
Nuage noctiluques, lumière zodiacale, éclipses de lune et de soleil, pluies d'étoiles filantes se donnent à voir pour les astonomes en herbe. Et les passionnés.
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Publié le 20-03-2021 à 10h14
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Les nuages noctiluques

Les nuages noctiluques constituent un phénomène astronomique à très haute altitude dans l’atmosphère de la Terre et qui n’est visible qu’aux alentours du solstice d’été, vers minuit. “On peut voir des sortes de vagues argentées dans le ciel, raconte l’astrophysicien Emmanuël Jehin, responsable du Groupe Astronomie de Spa. Parfois, il n’y en a que sur une petite partie du ciel mais certaines années, c’est sur tout le ciel. C’est très impressionnant, car on est en plein milieu de la nuit et ces nuages brillent.” De quoi s’agit-il ? “Ce sont des cristaux de glace présents dans la stratosphère, dont on ignore encore exactement la provenance. Ce qui est particulier, c’est que ces cristaux ne sont éclairés qu’au solstice d’été. À ce moment de l’année, le soleil est au plus haut la journée, et la nuit, il ne descend pas très bas sous l’horizon, donc il permet d’illuminer ces nuages.” A noter que l’on peut observer à l’œil nu ce phénomène, en regardant en direction de l’ouest. On ne les voit que quelques jours par an… si on a de la chance ! (Photo : Simon-Pierre Gorza)
La lumière zodiacale

Autour de l’équinoxe, lorsque le ciel est bien noir, il est possible d’observer la lumière zodiacale. “Une sorte de large cône de lumière faiblement lumineux, qui monte assez haut dans le ciel, et ce, juste après le coucher ou juste avant le lever du Soleil.” À cause de la pollution lumineuse, la lumière zodiacale est cependant très difficile à voir. “Le ciel est très lumineux à cause des lumières artificielles. Il faut donc se rendre dans un endroit éloigné des villes où l’on peut récupérer autant que possible un ciel bien noir. Mais c’est de plus en plus difficile en Belgique. Pour les voir, avec le Groupe Astronomie de Spa, nous nous rendons au fond des bois vers Botrange.” La lumière zodiacale est en fait créée par les poussières présentes dans le plan du système solaire et provenant des queues de comètes et ou de collision entre astéroïdes. “ L’accumulation de toutes ces poussières le long du plan du système solaire, illuminées par le Soleil, va donner cette lumière zodiacale. À l’équinoxe, le plan du système solaire avec les planètes (écliptique) est quasi perpendiculaire à l’horizon. C’est donc le moment où elle est le plus dégagé de l’horizon ce qui facilite son observation..”
Les éclipses de soleil

L’éclipse de soleil est sans aucun doute le phénomène astronomique le plus extraordinaire. “Voir la nuit qui s’installe en pleine journée et ce soleil noir avec sa couronne rayonnante, c’est de toute beauté et très impressionnant”, assure Emmanuël Jehin. “La nature et les animaux réagissent fortement à ce changement subit. C’était aussi, quand on y pense, totalement improbable !” En effet, pourquoi a-t-on des éclipses de soleil ? “C’est grâce à un hasard étonnant : la lune est exactement 400 fois plus petite que le soleil, mais elle est aussi 400 fois plus proche de nous. Du coup, dans le ciel, nous voyons le soleil et la lune avec quasi exactement la même taille apparente. Comme le plan de l’orbite de la lune autour du terre n’est pas très différent du plan de l’orbite de la terre autour du soleil, une ou deux fois par an, la lune passe exactement entre la terre et le soleil.” Vu de la terre, la lune occulte donc le soleil, menant à 7 minutes d’obscurité au maximum pour les plus longues éclipses. “Ce n’est pas dangereux de regarder une éclipse à l’œil nu pendant la totalité. Mais il ne faut pas regarder directement le soleil surtout avec un instrument d’astronomie ou même des jumelles : on brûlerait notre rétine d’un coup”, souligne Emmanuël Jehin. En Belgique, la prochaine éclipse totale de Soleil aura lieu en… 2081. “Une éclipse est un phénomène très rare à un endroit donné, car il faut être juste dans l’ombre que projette la lune sur la terre, une bande d’une centaine de kilomètres seulement.” Cette année, il y aura une seule éclipse solaire totale, le 4 décembre. Elle sera uniquement visible depuis l’Antarctique.
Les pluies d’étoiles filantes

Les étoiles filantes sont des petits grains de poussières de comètes rentrant à très grande vitesse dans l’atmosphère, créant un trait lumineux fugace. Les essaims d’étoiles filantes “reviennent” à intervalles réguliers. “La terre croise en effet l’orbite d’anciennes comètes tout au long de l’année et le long de leurs orbites, se trouvent les poussières qu’elles éjectent”, explique l’astrophysicien Emmanuël Jehin. Les plus connues, ce sont les Perséides, dont le maximum à voir a lieu dans la nuit du 12 au 13 août et qui tirent leur nom de la constellation de Persée dont elles semblent provenir. “Cette année, la lune ne sera pas dans le ciel pour nous gêner ; donc, on devrait disposer d’un beau ciel noir pour bien les observer.” Le phénomène se déroule à environ 100 km d’altitude. Comment une petite poussière peut-elle être visible de si loin ? “Ces poussières sont tellement chauffées à blanc que le long de leur trajectoire, elles vont ioniser l’atmosphère. La traînée visible n’est pas le corps incandescent de la poussière, qui est bien trop petit, mais le plasma ionisé très chaud qui brille comme un néon.” Outre les Perséides, les Géminides ont lieu le 14 décembre, et les Eta Aquarides, poussières de la fameuse comète de Halley, le 6 mai.Les étoiles filantes sont visibles à l’œil nu, parfois même en plein jour sous forme d’une grosse boule de feu, lorsque qu’il s’agit d’un caillou de plus grosse taille pouvant donner une météorite au sol.
Les superlunes

Les 27 avril et le 26 mai, nous pourrons observer des “superlunes”. Une superlune est une pleine lune qui se produit au moment où elle est au plus proche de la Terre. “En effet, l’orbite de la lune autour de la Terre n’est pas circulaire, elle est elliptique, explique l’astronome Emmanuël Jehin. Sa distance à la Terre varie donc, ce qui entraîne aussi une variation de son diamètre vu depuis la Terre. Cette variation est de l’ordre de 15 % au maximum, et se perçoit surtout par son illumination qui est bien plus forte.” A ne pas confondre avec le phénomène de la grosse lune à son lever ou son coucher, qui est en fait une illusion d’optique. “Quand la pleine lune est juste au-dessus de l’horizon, on a l’impression qu’elle est énorme, si on la compare au moment où elle est plus haute dans le ciel. En fait, nous percevons le ciel comme un dôme. Bien que cette illusion ne soit pas parfaitement comprise, lorsque la lune est très haute dans le ciel, elle nous paraît petite car elle semble perdue sur ce très grand dôme au-dessus de nos têtes. Mais lorsque la lune est basse sur l’horizon, nous avons des points de repère (maisons, arbres) qui vont nous donner l’impression que la lune, à l’arrière-plan, est immense.”
Les conjonctions

“Nous recevons souvent des appels téléphoniques au moment des conjonctions car les curieux voient deux ou plusieurs étoiles brillantes, inhabituelles, l’une à côté l’autre et se demandent ce que c’est ! En fait ce sont généralement des planètes, pas des étoiles”, s’amuse Emmanuël Jehin, astrophysicien à l’Université de Liège et responsable du Groupe Astronomie de Spa. Une conjonction, désigne simplement un rassemblement d’astres dans le ciel. Nous aurons une très belle conjonction le 12 juillet. Les planètes Vénus et Mars formeront un joli couple, l’une blanche et très brillante et l’autre rouge. La déesse de l’amour avec le dieu de la guerre. Et juste à côté un fin croissant de lune et sa lumière cendrée. “On arrivera à voir le reste de la lune en plus clair, pas seulement le croissant car la lune sera éclairée par la pleine Terre (si on était sur la lune, on verrait une “pleine Terre” de seize fois la taille de la pleine lune !)”, précise encore Emmanuël Jehin. À noter que si depuis la Terre elles apparaissent regroupées, au niveau astronomique, cela signifie que les planètes sont alignées l’une derrière l’autre, dans ce cas : Terre – Lune – Vénus – Mars.
Les éclipses de lune

Contrairement à l’éclipse de soleil, l’éclipse de lune, qui se produit en moyenne une fois par an, peut être vue par beaucoup plus de monde. “Toutes les personnes qui sont du côté “nuit” de la Terre, verront l’éclipse de lune”, précise Emmanuël Jehin. Lors de ce type d’éclipse, la lune entre dans l’ombre de la Terre et n’est plus éclairée directement par le Soleil. Dans le cadre d’un alignement soleil – terre – lune, la Terre bloquant la lumière du soleil, elle crée un cône d’ombre derrière elle, et la lune passe dans ce cône. “Cela se passe toujours lors de la phase de pleine lune, puisqu’il faut qu’on ait cet alignement parfait soleil – terre – lune”, mais pas à chacune d’entre elles. L’alignement doit être parfait entre les astres. La phase de totalité dure environ deux heures. “On peut donc observer cette pleine lune très brillante qui va commencer à s’éclipser en partie, se mettre à disparaître. Puis, au moment de la totalité (quand la lune est complètement dans l’ombre de la terre), la lune adopte cette couleur rouge cuivrée si particulière, due au fait que la lune reçoit les rayons d’un soleil couchant, la lumière du soleil étant filtrée par l’atmosphère de la Terre.” États-Unis et Asie connaîtront le 26 mai une éclipse totale et l’Europe une partielle le 18 novembre.
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