Thomas Pesquet et trois autres astronautes ont décollé vers la Station spatiale internationale
Ce vendredi, l'astronaute français Thomas Pesquet rejoint la station spatiale internationale pour six mois. Il est le premier Européen à emprunter le nouveau véhicule futuriste de SpaceX, le Crew Dragon, pour s'y rendre.
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- Publié le 23-04-2021 à 10h24
- Mis à jour le 23-04-2021 à 17h15
Ce vendredi 23 avril, à 11 h 49 (heure belge), l’astronaute français Thomas Pesquet a décollé vers la station spatiale internationale (ISS). Pour un séjour de six mois à 400 km d’altitude, dans cette sorte de laboratoire géant en apesanteur et qui tourne en orbite autour de la Terre. Huit minutes après le lancement, la capsule a atteint l’orbite de la Terre et va mettre 24 heures à rejoindre la Station spatiale internationale, où l’arrivée est prévue ce samedi à 11h10.
Cette fois, Thomas Pesquet n'a pas décollé du cosmodrome russe de Baïkonour, pour voler avec le vaisseau et la fusée Soyouz. Mais il est parti de Floride, où il a emprunté la capsule Crew Dragon et la fusée Falcon 9 de la société privée américaine SpaceX. Il est même le premier astronaute européen à s’y asseoir.
"C’est important d’avoir plusieurs moyens d’accès à la station spatiale", expliquait-il sur le tarmac du Centre spatial Kennedy, à son arrivée à Cap Carnaveral vendredi dernier. "Car on n’est jamais à l’abri d’un problème technique. C’est difficile d’envoyer des gens dans l’espace. On arrive à faire marcher cela quasi tous les jours, mais c’est quand même un petit miracle ! C’est donc bien d’avoir une redondance ; si cela se passe mal avec la route de l’Est (le Soyouz), d’avoir une route à l’Ouest."
EN IMAGES: SpaceX emmène quatre astronautes vers la Station spatiale internationale
Le Français de 43 ans avait déjà réalisé un séjour de six mois dans l’ISS, en 2016-2017. "Le deuxième séjour est plus difficile que le premier", a déclaré lundi Thomas Pesquet, dans une dernière rencontre à distance avec la presse européenne, depuis les États-Unis. "Physiquement, peut-être pas, parce que j’ai l’impression d’être dans la meilleure forme de ma vie. Avant, je comptais sur ma jeunesse pour être en forme ; maintenant, je sais bien qu’il vaut mieux faire trois quarts d’heure de footing tous les jours ! Physiquement, je pense que cela va très bien se passer. C’est mentalement que cela va être plus difficile. On sait à quoi on s’expose. La première fois, on part à l’aventure. On ne sait pas quand, à quel point et ce qui sera difficile. C’est comme quand on a déjà couru un marathon ! Et puis, la situation sur Terre, la pandémie de Covid, n’a pas rendu l’entraînement facile. On s’est trouvés très isolés pendant l’entraînement. On se prépare à quitter la Terre et nos proches pour six mois et, malheureusement, cela fait déjà presque un an qu’on est en isolation quasi totale. J’aurais bien aimé, un peu comme tout le monde, plus de libertés, plus de possibilités pendant l’année qui vient de s’écouler, mais bon, quand on va dans l’espace, on ne peut pas se plaindre."
Vaccinés contre le Covid-19
À cause du Covid, l’entraînement à certaines des quelque 200 expériences qu’il réalisera dans l’espace a par exemple été réalisé à distance car certains déplacements dans les agences spatiales respectives de ses équipiers, qui permettent aussi de former des liens, n’ont pu avoir lieu. "Tout l’équipage est vacciné contre le Covid-19, informe l’astronaute de l’Agence spatiale européenne. De manière générale, on ne veut apporter aucun virus dans la station spatiale internationale. Avant un lancement, on est de toute façon toujours en quarantaine très stricte. C’était aussi le cas la fois passée avec le Soyouz. Vous ne pouvez pas voir votre famille. Des médecins vous examinent tous les jours. Vous êtes séparé de tout le monde. Les contacts sont très limités… Ce n’est pas nouveau pour moi. Évidemment, la différence, c’est que cette fois-ci il y a la pandémie de Covid. Mais tout l’équipage est vacciné, car ce serait une catastrophe d’apporter le Covid dans la station spatiale. Vous devriez ramener tout le monde au sol. Il n’y a aucune garantie sur la façon dont on pourrait nettoyer la station sans personne là-bas… Vous ne pourriez pas non plus y envoyer quelqu’un tant que vous n’êtes pas sûr que c’est ‘propre’… On veut éviter ce scénario à tout prix."

Des difficultés mentales et physiques
Être astronaute n’est pas qu’un chemin de roses, confiait Thomas Pesquet au Monde. Physiquement : le vol, les biopsies nécessaires aux expériences, l’obligation de "soulever de la fonte" tous les jours pour éviter la perte musculaire dans l’espace… "Et il ne faut pas oublier les moments où cela fait mal sur le plan psychologique… Parfois on a envie d’être avec les siens, parfois il se passe quelque chose sur Terre et on se sent impuissant, on aimerait être auprès de ses proches pour les aider, parfois on en a marre parce qu’on trouve les choses répétitives. Ce n’est pas facile de se mettre six mois dans l’espace." Ces séjours prolongés dans l’espace se font en prévision des longs voyages dans l’espace lointain (Lune et Mars).
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