Les restes d'une fusée chinoise chutent de manière incontrôlée vers la Terre, sans qu'on sache quand et où ils retomberont
L’étage de la Longue Marche serait le plus gros objet à rentrer de façon incontrôlée dans l'atmosphère depuis plus de 20 ans.
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- Publié le 06-05-2021 à 19h49
- Mis à jour le 07-05-2021 à 19h06
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Il y a une chance sur plusieurs milliards qu’un débris heurte un humain, selon les scientifiques. Mais l’étage principal de la fusée Longue Marche 5B, lancée le 29 avril pour débuter la construction de la station spatiale chinoise, est bien actuellement en train de chuter de manière incontrôlée vers la Terre. Plus exactement, l’objet en train d’orbiter autour de notre planète, en descendant de plus en plus. On ignore à ce stade le moment et le lieu exacts où les débris retomberont sur Terre.
Selon les calculs de l’agence spatiale européenne (Esa), qui traque, à l’instar des autres agences, l’objet de 21 tonnes grâce aux radars, le retour pourrait avoir lieu le dimanche 9 mai vers 9 h, heure belge, avec une fourchette de plus ou moins une quinzaine d’heures. Cette incertitude tient au manque de connaissances sur la densité de l’atmosphère sous 300 km d’altitude. Quant à la zone de risque de chute pour les débris, l’Esa, en se basant sur l’inclinaison de la station, prévoit une (très) large bande entre les latitudes 41,5 degrés Nord et 41,5 degrés Sud. Pour l’Europe, des parties de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce et du Portugal, ainsi que Malte et Chypre. La Belgique ne se situe donc pas dans cette zone de possible "rentrée" dans l’atmosphère. La localisation dans cette bande à risque entre Madrid et la Nouvelle-Zélande se précisera à mesure que l’on se rapproche de la rentrée. Mais cela restera compliqué jusqu’au bout puisque l’objet parcourt 27 600 km en une heure...
Vu la superficie des océans, majoritaires sur notre planète, il y a cependant de grandes chances que les débris retombent dans l’eau, s’accordent les scientifiques. Qui rappellent que la majorité de l’étage de la fusée sera brûlée lors du passage dans l’atmosphère, bien que les parties les plus résistantes (comme les moteurs) pourraient y survivre. On évalue celles-ci à entre 20 et 40 % du total. L’étage de la Longue Marche serait le plus gros objet à rentrer de façon incontrôlée depuis plus de 20 ans.
Les engins "à la retraite" sont d’habitude dotés de systèmes permettant de rentrer dans l’atmosphère de manière contrôlée, afin que les débris retombent d’office dans la mer. Il semble cependant que la fusée Longue Marche ne dispose pas de tels systèmes. Ce qui a conduit certains à accuser la Chine de négligence. L’agence spatiale chinoise n’a pas réagi, mais le Global Times, journal du Parti communiste, a écrit que l’extérieur fin de l’étage, en alliage d’aluminium, brûlerait facilement dans l’atmosphère, posant un risque extrêmement faible aux populations.
