Cette semaine est la meilleure pour observer un phénomène exceptionnel dans le ciel belge: voici comment s'y prendre
Cette semaine est la meilleure pour observer un phénomène astronomique exceptionnel : le passage de la comète à la chevelure verte, ZTF, qui ne visite la Terre que tous les 50 000 ans. C'est aussi une aubaine pour les scientifiques.
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Publié le 31-01-2023 à 14h00 - Mis à jour le 31-01-2023 à 18h53
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Cette semaine est la bonne pour sortir vos jumelles et les diriger vers le ciel. La comète ZTF sera visible dans notre ciel, et ce mercredi 1er février elle sera même au plus proche de la Terre. Toutes les nuits de cette semaine – si la météo ne fournit pas trop de nuages – et tout au long de la nuit, la comète sera observable. Cela faisait 50 000 ans qu’elle ne nous avait pas rendu visite.
Ce qu’on peut observer est en fait la queue de la comète et sa chevelure, c'est-à-dire les gaz qui s’échappent de son noyau. “Ce nuage de gaz réfléchit la lumière du Soleil, et c'est pour cela qu'on voit si bien ce nuage. Les comètes deviennent plus brillantes pour deux raisons : lorsqu’elles se rapprochent du Soleil, et lorsqu’elles sont proches de la Terre. Le meilleur moment pour les observer est lorsqu’elles sont passées près du Soleil il n’y a pas longtemps et sont arrivées près de la Terre, ce qui est le cas maintenant pour ZTF. En bref, cette semaine est la meilleure pour l'observer“, explique l’astrophysicienne Yaël Nazé (ULiège). Une comète est faite de beaucoup de glace et quand elle passe près du Soleil, elle chauffe, mais la glace ne peut pas devenir liquide, car il n’y a pas de pression atmosphérique dans l’espace. La glace passe donc directement de l’état solide à l’état gazeux, c’est la sublimation.” La comète ZTF est de couleur verte en raison de la composition de sa chevelure : elle contient du carbone diatomique ainsi que du cyanogène, qui, sous l’effet de la lumière du Soleil, brillent en vert.

En regardant vers le Nord, certains Terriens auront même la chance de la voir à l’œil nu. “Mais pas en Belgique, à cause de la pollution lumineuse. Car la brillance de la comète est en ce moment à peu près d’une magnitude 6, selon l’échelle qui mesure cette brillance (les étoiles les plus brillantes sont à -1), prévient Yaël Nazé. Six est la limite de ce qu’on peut voir à l’œil nu, même sur des très bons sites. En Belgique, même en Ardennes, cela va être compliqué. Par contre, si vous avez des jumelles (ou évidemment des télescopes), c’est faisable. Il faut aussi un ciel bien noir, se mettre en dehors de la lumière le plus possible, donc hors des villes. En termes de localisation, ce premier février, la comète se trouvera entre la Grande Ourse (la "casserole", NdlR) et la constellation du Taureau (qui se reconnaît à sa forme en A renversé, NdlR). Ce que vous pourrez voir dans vos jumelles est une sorte de blob, ou un nuage, différent des étoiles qui elles seront bien nettes. Si le nuage est en réalité verdâtre, nous le verrons plutôt gris, car nos yeux d’humains ont des difficultés à voir les couleurs pendant la nuit.”
Des observatoires permettent de suivre la comète en direct. Depuis mars 2022, les astronomes observent avec attention cette comète, car elle, comme toutes ses sœurs, a des réponses à apporter aux grandes questions sur l’Univers, comme l’origine de la vie. “Cette comète vient d’assez loin. Celles qui sont proches et celles qui sont loin ne sont pas les mêmes. La comète de Halley revient assez régulièrement, ici cela fait 50 000 ans que ZTF n’était pas venue aussi près ! Chaque comète donne donc des informations différentes, souligne l'astrophysicienne. On se pose toujours cette question : l’eau sur terre (sans laquelle la vie n’était possible, NldR) vient des astéroïdes ou des comètes ? Les deux ? Ces questions intéressantes vont pouvoir avoir des réponses à travers l’observation des comètes et pas qu’une seule évidemment. Plus on en aura, plus on aura une meilleure précision. Y a-t-il aussi de la matière organique dans cette comète ? On sait que sur Terre, il n’y a pas que de l’eau, il y a aussi de la matière organique. La retrouve-t-on un peu partout dans l’Univers ? Il semble que oui.”
Il faudra cependant un peu de temps aux astronomes pour analyser leurs données. On devrait connaître leurs résultats dans quelques mois.