Passer du “sensationnalisme à la science” : la NASA dévoile son plan pour étudier les ovnis
Un rapport très attendu vient d’être publié par la Nasa.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/70bb1a17-0ccf-40d5-a5f5-2d078d3af5ce.png)
- Publié le 14-09-2023 à 15h54
- Mis à jour le 15-09-2023 à 14h53
:focal(635x365:645x355)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VHYVDF2FCJBQLBJUYIA5YIC4ZU.jpeg)
Après des mois de travail, la Nasa vient de publier un rapport très attendu sur les ovnis, ou plutôt les “phénomènes anormaux non identifiés” (UAP). Ce document est le résultat d’une enquête indépendante menée par un groupe d’éminents scientifiques et experts en aéronautique, annoncée l’année dernière. Plutôt que d’étudier les événements déjà observés, le but de ce rapport est d’établir une feuille de route et de formuler des recommandations sur la façon de les étudier de façon rigoureuse à l’avenir.
Voici ce qu’il faut retenir du rapport :
- La NASA affirme qu’elle peut utiliser la technologie pour enquêter sur les rapports d’OVNI sur Terre. Dans le résumé du rapport, l’agence américaine indique que l’observation de ces phénomènes est une “opportunité scientifique unique qui exige une approche rigoureuse et fondée sur des preuves”. Le rapport assure que les moyens de la NASA (flotte de satellites, capteurs à la pointe de la technologie, etc.) peuvent “jouer un rôle essentiel en déterminant directement si des facteurs environnementaux spécifiques sont associés à certains comportements ou occurrences d’UAP signalés”.
- Pas de conclusions hâtives sur les extraterrestres. Si le rapport note qu’il n’y a "aucune raison de conclure" que les observations d’ovnis sont d’origine extraterrestre, il recommande de ne pas écarter totalement de telles affirmations. "La galaxie ne s’arrête pas à la périphérie du système solaire", rappelle la NASA, qui a plusieurs missions cherchant à répondre à ces questions. "Ces études comprennent des missions de recherche de biosignatures, peut-être sur Mars ou sur les lunes glacées en orbite autour de Jupiter et de Saturne, mais aussi plus loin, dans les ratios de molécules présentes dans les atmosphères des exoplanètes."
- L'industrie commerciale américaine de télédétection et les satellites d'Elon Musk pourraient être utilisés pour la recherche de “phénomènes anormaux non identifiés” (UAP). "De telles constellations commerciales pourraient offrir un complément puissant à la détection et à l'étude des UAP lorsque des collectes coïncidentes se produisent", relève le rapport.
- L'intelligence artificielle et le machine learning pourront également être utilisés pour faciliter les enquêtes sur les ovnis et aider à "identifier les événements rares, y compris potentiellement les UAP, dans de vastes ensembles de données". Le rapport souligne cependant que le public a un rôle important à jouer.
"Nous continuerons à rechercher l'habitabilité dans le ciel"
Une conférence de presse vient de commencer en présence du patron de la NASA, Bill Nelson, et de David Spergel, astrophysicien chargé de présider ces travaux. C'est Bill Nelson qui comme à prendre la parole. La NASA "recherche des signes de vie" dans le passé et dans le présent, assure l'administrateur de la NASA. "C'est dans notre ADN d'explorer et de nous demander pourquoi les choses sont ce qu'elles sont", ajoute-t-il.
Selon Bill Nelson, il existe une "fascination mondiale" pour les UAP/ovnis. "Une grande partie de cette fascination est due à la nature inconnue du phénomène. Pensez-y : la plupart des observations d'UAP ne donnent lieu qu'à des données très limitées. Il est donc encore plus difficile de tirer des conclusions scientifiques sur la nature des UAP", poursuit-il.
Selon lui, ce rapport permet de passer "du sensationnalisme à la science". Il estime que la principale conclusion est "qu'il reste encore beaucoup à apprendre". La NASA a "pour la première fois pris des mesures concrètes pour étudier sérieusement les UAP", déclare-t-il.
Au cours de son discours, Bill Nelson se dit convaincu qu'il existe d'autres formes de vie dans l'univers, compte tenu du nombre considérable d'étoiles et de galaxies qui s'y trouvent. Il assure que la NASA découvrira une autre planète habitable comme la Terre dans l'univers, grâce aux avancées technologiques - notamment au téléscope James Webb -.
"Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose"
Un directeur de recherche sur les “phénomènes anormaux non identifiés” (UAP) a été désigné par la NASA, annonce Bill Nelson. Il sera chargé d'assurer le suivi des travaux de l'étude indépendante. Le nom de cette personne ne sera pas divulgué, confirme la NASA lors de la conférence de presse.
L'administrateur de l'agence ajoute que la Nasa travaillera avec d'autres agences pour analyser ce type de phénomènes inexpliqués - et utilisera l'IA et le machine learning pour scruter le ciel. "Nous continuerons à rechercher l'habitabilité dans le ciel", déclare Nelson. Il ajoute que la Nasa le fera de manière "transparente".
C'est au tour de Dan Evans, administrateur adjoint pour la recherche au Science Mission Directorate de la NASA, de s'exprimer. Il affirme que la compréhension de des UAP est "vitale" pour la NASA pour "plusieurs raisons", y compris "mieux comprendre le monde qui nous entoure". "À la NASA, nous nous sommes engagés à explorer les zones inexplorées et ce travail correspond à ce que nous sommes", explique-t-il.
"Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose. Si vous voyez quelque chose, collectez des données de bonnes qualités pour que l'on puisse apprendre des choses", insiste à son tour David Spergel, astrophysicien chargé de présider les travaux présenté ce jeudi. Il rappelle aussi que pour être capable d'identifier des événements anormaux, il est nécessaire de comprendre ce qui est normal. "La plupart des événements se révèlent être des choses conventionnelles. (...) Je considère le processus de découverte des anomalies comme la recherche d'une aiguille dans une botte de foin, et si vous voulez trouver une aiguille dans une botte de foin", poursuit-il. Selon lui, la meilleure manière de faire est de savoir "exactement à quoi elle ressemble".
Revivez le direct de la NASA :