Voici les Ig-Nobel, qui récompensent les recherches les plus farfelues
Lécher des cailloux quand on est géologue, répéter un mot jusqu’à en perdre le sens, imaginer des toilettes d’analyse des selles : voici quelques exemples des "recherches" récompensées par les anti-Nobel 2023.
- Publié le 18-09-2023 à 18h58
- Mis à jour le 18-09-2023 à 17h40
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Cette compétition, baptisée Ig-Nobel, récompense "des accomplissements qui font d’abord rire les gens, avant de faire réfléchir".
Des lauréats des vrais prix Nobel ont décerné ces Ig-Nobel, assortis de récompenses de dix milliards de milliards de dollars zimbabwéens. Soit une valeur proche de zéro compte tenu de l’inflation astronomique dans ce pays africain. Voici les dix lauréats :
- Lécheurs de cailloux : le prix de chimie et géologie est allé un géologue anglais, "pour avoir expliqué pourquoi de nombreux scientifiques aiment lécher des cailloux". Son étude intitulée "Manger des fossiles" explique que "des géologues du XVIIIe siècle utilisaient le goût des cailloux pour mieux les identifier".
- Répéter des mots à l'infini : en littérature, une équipe internationale a été récompensée pour l'étude des sensations éprouvées par des gens répétant un même mot de très nombreuses fois. Conclusion : cette répétition rend singulier quelque chose de familier, et permettait d'atteindre ainsi un état de "jamais vu", et non pas de "déjà vu".
- Réanimer des araignées en robots : pour le prix d'ingénierie mécanique, une équipe américaine a "réanimé" des tarentules mortes pour utiliser leurs pattes comme des pinces. Le travail de "nécrobotique" consiste à utiliser des parties d'animaux dans des robots, ont expliqué les chercheurs de l'Université de Rice, à Houston (Etats-Unis).
- Toilettes pour analyse fécale : un chercheur de l'Université américaine de Stanford s'est distingué avec le prix de santé publique pour des toilettes capables d'analyser rapidement les selles. La cuvette dispose même d'un senseur capable de reconnaître à quel individu appartient le séant.
- Parleurs en verlan : l'Ig-Nobel de communication est allé à la recherche sur les personnes capables de parler rapidement à l'envers. Les récipiendaires ont accepté leur prix en verlan.
- Pilosité cadavérique : en médecine, des chercheurs ont été distingués pour l'étude sur le nombre de poils dans les narines sur des cadavres. En moyenne la narine de gauche abrite 120 poils contre 112 pour celle de droite.
- Un goût électrique : les Japonais Hiromi Nakamura et Homei Miyashita se sont illustrés dans la catégorie Nutrition grâce au développement de baguettes et pailles électrifiées qui rehaussent le goût des aliments et boissons.
- L'ennui qui ennuie : les enseignants auront prêté une attention particulière au prix d'éducation attribué à des chercheurs étudiant l'effet qu'ils peuvent avoir sur leurs étudiants s'ils ont l'air de s'ennuyer. "Nous avons découvert que si les étudiants pensaient que leurs profs s'ennuyaient en donnant leurs cours, alors ils s'ennuyaient encore plus" ont-ils expliqué.
- Cou tordu : combien de passants dans une rue vont lever la tête s'ils voient d'autres personnes tordre le cou pour regarder vers le ciel ? Cette étude américaine a remporté le Ig-Nobel de psychologie. Conclusion : plus il y a de gens regardant en l'air, plus nombreux sont les passants qui les imitent.
- Sexe et anchois : l'Ig-Nobel de physique a récompensé des travaux cherchant à mesurer si "le mélange des eaux océaniques est affecté par l'activité sexuelle des anchois". "Je crois qu'il y a un consensus sur le fait que ça n'a pas d'importance", a regretté l'un des lauréats…
Les vrais Nobel seront décernés, eux, en octobre.