"Nous ne pourrons pas le faire chaque jour" : grosse mobilisation de la police à la Gare du Midi samedi

Un déploiement policier impressionnant qui ne réglera pas les problèmes, selon certains observateurs.

Belga
Stéphane Tassin
Police operation at Brussels South station
©Photo News

Mélange de coup de com’ et de coup de poing l’opération menée samedi par la zone de police de Bruxelles-sud était manifestement une réponse au focus médiatique de ces dernières semaines sur les problèmes de sécurité dans le quartier.

Une soixantaine de personnes ont été interpellées samedi dans et aux alentours de la gare du Midi, à Bruxelles, à l’occasion d’une opération d’envergure pour sécuriser le quartier. C’est ce qu’a indiqué Sarah Frederickx, la porte-parole de la zone de police de Bruxelles-Sud à l’agence Belga.

La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) s’est même rendue sur place. Précisons que la majorité des personnes interpellées samedi l’ont été pour séjour illégal en Belgique.

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Avec l’Office des étrangers

Outre une centaine d’agents de police, du personnel de l’Office des étrangers avait également fait le déplacement.

Vendredi, la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), avait annoncé un plan d'action en trois axes pour améliorer la sécurité dans et aux abords de la gare du Midi, la plus grande du pays et porte d'entrée de nombreux voyageurs étrangers. "Pareille opération à un effet immédiat, mais nous ne pouvons pas le faire chaque jour", a commenté la ministre, soulignant l'effort "énorme" ainsi consenti. "Après le signal de détresse lancé par la SNCB et la Région Bruxelles-Capitale, nous avons voulu mettre rapidement sur pied des actions visibles. Une solution durable est toutefois nécessaire pour résoudre les problèmes sur le long terme", a-t-elle ajouté, citant les problèmes de pauvreté, de logement, d'assuétude, de dégradations des infrastructures. "Ce sont des parties essentielles de la solution".

De son côté, Nour Eddine Layachi, président de l'association des commerçants du quartier Lemonnier a réagi chez nos confrères de la DH. Il aimerait croire aux bonnes intentions mais se montre sceptique. "Soudainement, tout le monde semble se préoccuper d'une situation que nous déplorons depuis au moins sept ans. Selon moi, le fédéral va contribuer à aggraver la situation. Le secteur de la gare va être nettoyé pendant une ou deux semaines mais cela va ensuite continuer à se dégrader. La situation peut être comparée à celle de la jungle de Calais en France. Les politiques se vantent de l'avoir fait disparaître mais c'est faux, elle est toujours là, elle s'est simplement déplacée."

Le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet (Écolo) considère lui aussi que ce n'est pas avec une seule opération que l'on va résoudre les problèmes d'insécurité à la gare du Midi. "Je me réjouis que cela bouge enfin mais il ne faudrait pas croire que la présence ponctuelle de quelques policiers suffira à faire régner l'ordre. Ce serait se mettre le doigt dans l'œil car cela va contribuer à déplacer les problèmes ailleurs. Au-delà de cette opération spectaculaire, il faut aller beaucoup plus loin avec des mesures structurelles", a-t-il lui aussi expliqué à nos confrères de la DH. En fin de journée, dimanche, on apprenait que l'opération allait être évaluée ce lundi.S.Ta. (avec Belga)

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