Contre les kots "chers et vilains"
Les députés wallons CDH Benoît Langendries et Dimitri Fourny se sont invités hier à Louvain-la-Neuve. Parmi leurs étapes : un kot quartier de l’Hocaille. Dans ce logement de 17 chambres et proposé par une agence immobilière privée, les locataires racontent avoir attendu une réparation des douches pendant plusieurs semaines, l’offre se réduisant à un moment à une seule cabine.
- Publié le 24-09-2010 à 08h33
- Mis à jour le 24-09-2010 à 10h59
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Les députés wallons CDH Benoît Langendries et Dimitri Fourny se sont invités hier à Louvain-la-Neuve. Parmi leurs étapes : un kot quartier de l’Hocaille. Dans ce logement de 17 chambres et proposé par une agence immobilière privée, les locataires racontent avoir attendu une réparation des douches pendant plusieurs semaines, l’offre se réduisant à un moment à une seule cabine . Les jeunes occupants dénoncent aussi les problèmes d’humidité, les châssis anciens, le four qui fait sauter les plombs Sébastien Dekeyzer, président des étudiants démocrates humanistes souligne, chez les agences privées, notamment le coût trop élevé des réparations. Des exemples ? : "réparer un four, c’était 100 à 150 euros, 40 euros pour changer une prise. Je pense aussi à ce studio payé 420 euros, on est tombé sur une énorme tache de moisissure Ce qui pose aussi problème, c’est la qualité et le prix des kots."
Le président des EDH pointe surtout l’agence Eckelmans. On y répond qu’avec ses 1200 logements sur le site, elle est la plus grosse, donc forcément la plus attaquée On s’y dit aussi étonné de l’accusation. "Cet été, t ous les logements ont été visités. On a mis le paquet. On a bien trouvé deux logements insalubres, mais ils n’ont pas été mis en location..." Le directeur Thibault Van Dieren, prend assez mal le ciblage. "Le parc est ancien, des années 70. Des travaux structurels ont lieu, comme des remplacements de chaudière, des travaux de toiture, de façade Les propriétaires, dont nous ne sommes que les relais, globalement, ont une volonté de rénovation. Mais il reste des logements en moins bon état. Nous sommes les premiers demandeurs. On a tout intérêt à ce que tout soit remis à neuf " Toutes ces réparations prennent du temps, et ne peuvent pas être faites en même temps. Pas question d’insalubrité, donc même si certains logements sont dans "un état vétuste". En ce qui concerne les délais des réparations - comme pour des douches - une majorité des propriétaires doit tomber d’accord pour réaliser les travaux, ce qui peut prendre du temps, et peut aussi se conclure par un refus A l’Hocaille, le kot, représenté par Eckelmans, comptait dix propriétaires différents Certains propriétaires, remarque le directeur, ne sont pas forcément motivés à rénover, lorsqu’ils passent en milieu d’année et constatent l’état des parties communes laissées par les étudiants Enfin, signale-t-il, les états des lieux sont réalisés par des bureaux indépendants.
Les députés se sont aussi rendus chez le vice-recteur aux affaires étudiants Didier Lambert. L’UCL se voit comme un "régulateur du marché", qui peut "imposer aux autres opérateurs de façon naturelle des normes de qualité et de loyer raisonnables. Et le fait d’être un opérateur important, permet de développer des politiques d’aides sociales, d’intégration, d’accueil L’UCL, dit-il a "une politique ambitieuse du logement" : sur fonds propres, 300 chambres seront construites d’ici septembre 2012, dont la moitié sera prête dans un an. Un accord de principe a été pris pour 300 autres chambres, mais sans préciser de date ni de localisation. Pourquoi pas faire appel au public et aux sociétés de logements de service public, comme le CDH le pense ? "Cela peut être un partenariat intéressant à explorer. Mais la question du partenariat doit être bien définie." L’UCL affirme faire de son côté "la chasse" aux kots en mauvais état et consacre à l’entretien un budget annuel. De manière générale, elle constate que sur le site, il y a "différents grades de qualité" : "il y a des différences de qualité de logement, et des prix différents Et quelque part, le site a son âge : 40 ans , dit M. Lambert. "Je ne sais pas s’il faut parler d’insalubrité, complète Jean-Michel Leunens, du service logement. Il y a des niveaux de qualité différents, en fonction des niveaux d’investissement des propriétaires Certains sont dans une logique de réinvestissement massive, d’autres c’est moins le cas. Les logements ont 30-40 ans et font leur maladie en même temps. Le défi sera donc : comment garantir un niveau de qualité moyenne." Un chômage locatif sur le site - 2 % - pourrait avoir un effet sur la qualité et les loyers. Le CDH fait aussi des propositions contre "le cauchemar des kots chers et vilains", comme un label de qualité pour les kots - auquel Eckelmans se dit favorable -, des incitants pour le privé pour la rénovation de kots, favoriser les logements intergénérationnels